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L’audience du 7 avril du tribunal administratif d’Amiens étudiera l’arrêté préfectoral qui a permis d’introduire des faucons pÚlerins à Albert, pour lutter contre l’invasion de pigeons.
En juillet 2014 et à la demande de la municipalité d’Albert, trois faucons pÚlerins nés en captivités ont été introduits dans la cité d’Ancre pour réguler la prolifération des pigeons biset (qui occasionnaient chaque année 20 000 € de travaux et de nettoyage). L’arrivée des trois rapaces avait alors attiré les curiosités, mais pas déclenché de réelles hostilités des habitants.

Pourtant, l’initiative ne plaît pas à tout le monde : l’association Nos Amis les oiseaux (Nalo, dont le siÚge est situé dans l’Eure-et-Loir et qui se donne pour objectif de défendre toutes les espÚces de pigeons sauvages ou domestiques) a décidé d’amener la préfecture de la Somme (pas la mairie, donc) devant le tribunal.

L’audience du 7 avril étudiera la « définition des modalités d’informations du projet d’introduction dans le milieu naturel de faucons pÚlerins dans la commune d’Albert » et l’« arrêté autorisant l’introduction de faucons pÚlerins pour lutter contre la prolifération du pigeon biset à Albert ».

Période de réserve

Contactés mercredi 18 mars, les services de la préfecture font savoir que « compte tenu de la période de réserve (due aux élections départementales), personne ne pourra prendre la parole sur une affaire pendante devant le tribunal administratif ». Et précisent que l’arrêté préfectoral en question portait sur l’autorisation d’introduction, dans le milieu naturel, de trois faucons pÚlerins à la basilique Notre-Dame-de-BrebiÚres d’Albert. Le service communication précise encore que « l’autorisation est délivrée sous réserve d’un suivi des oiseaux, d’un suivi des proies, d’un bilan annuel sur les coûts et l’efficacité de l’action, d’un retour d’expérience devant le conseil scientifique régional du patrimoine naturel à échéance 2/4/8 années à compter de l’introduction. Le but est de gérer naturellement la prolifération de pigeons ». L’arrêté préfectoral autorisant le recours aux faucons pÚlerins est valable jusqu’en juillet 2021.

Le président de l’association Nalo, Pascal Cousin, ne l’entend pas de cette oreille et espÚre que le tribunal administratif annulera tout simplement l’arrêté préfectoral. Il explique que son association se fait le porte-parole du milieu de la protection de la nature et de protection des pigeons domestiques et de la colombophilie.

Un recours en justice « pour le principe »

Pour Pascal Cousin, le recours aux faucons pÚlerins n’est « pas efficace ». Le président de Nalo préconise des méthodes alternatives, comme le recours à l’électro-répulsion, « qui a un coût, certes, mais est radical ». Il estime en outre que l’introduction de rapaces est nuisible aux petits oiseaux sauvages autres que les pigeons et que cela « correspond à une mode ».

L’association Nalo considÚre par ailleurs que le dépigeonnage à Albert n’est pas fait dans le respect du rÚglement européen et assure qu’une procédure a d’ailleurs été engagée au pénal contre le dépigeonneur.

En 2013, l’association Nalo avait déjà saisi le tribunal administratif au sujet de l’arrivée de ces mêmes faucons pÚlerins à Albert. Le tribunal l’avait déboutée. Le 7 avril, Pascal Cousin retourne donc au tribunal, « pour le principe ».
«Beaucoup moins de fientes»

L’arrêté préfectoral cadre l’introduction des faucons pÚlerins à Albert pour réguler la population de pigeons biset. Il prévoit notamment un bilan annuel qui présente les « coûts réels de l’opération, son efficacité en termes d’effarouchement et de capture de pigeons », ainsi qu’un retour d’expérience à deux, quatre et huit ans. Huit mois aprÚs leur installation, le Courrier picard a demandé à la municipalité de livrer ses premiÚres conclusions.

Et pour le moment, la satisfaction domine : « Les faucons ont clairement un effet repoussoir trÚs efficace sur les pigeons. Lorsqu’ils sont présents, nous constatons visuellement une nette diminution du nombre de pigeons aux endroits où ils se regroupent d’habitude. D’autre part, le résultat du nettoyage des chéneaux, des toitures et des trottoirs de la basilique et de l’hÃŽtel de ville est un bon indicateur : la quantité de fientes de pigeons ramassée est beaucoup moins importante lorsque les faucons sont dans les parages. »

La municipalité précise toutefois qu’il faut « intégrer le fait que les faucons, naturellement, obéissent aux lois de la nature et sont des oiseaux qui migrent. Ils migrent à l’automne et reviennent au printemps. Il y a donc plusieurs mois durant lesquels ils ne sont pas présents dans la ville. » Samedi 21 mars marque l’arrivée du printemps et donc le retour attendu des faucons. La mairie estime, au regard du nombre de pigeons dans la ville et de fientes, « qu’au moins un des trois rapaces est de retour, même si nous n’avons pas de certitude car il n’y a pas encore eu de contact visuel ».