vendredi 26.02.2010, 05:03 - La Voix du Nord
Baigné de lumiÚre naturelle, le musée expose de superbes constateurs qui, pour certains, datent de la fin du XIXesiÚcle.
Fini « Germinal », l'ancien atelier éducatif décati des HouillÚres situé derriÚre le complexe Secretin, c'est désormais de l'étage de la salle Gavroche, à deux pas de là, que Gilbert Payen scrute l'horizon. ...

Le président du musée colombophile de la région d'Auchel vient en effet d'y achever avec ses amis le déménagement de leurs « collections ». Ils comptent bien en faire profiter le public, dÚs demain, à l'occasion d'une journée portes ouvertes.

L'endroit ne convient pas encore tout à fait à l'accueil des scolaires, des groupes et des associations, mais il est suffisamment spacieux et chaleureux pour faire le bonheur de Gilbert Payen et de ses camarades de jeu.

Depuis quelques semaines, l'étage de la salle Gavroche abrite en effet les trésors du Musée de la colombophilie auchellois. L'odeur de la peinture fraîche à peine dissipée, Gilbert Payen savoure. « Il a fallu mettre un peu la pression à la mairie, mais en tant qu'amateur de pigeons, Richard Jarrett a été sensible à notre demande, rigole le coulonneux. Le club de bridge s'est installé au rez-de-chaussée et nous, on a récupéré tout l'étage. Tout n'est pas encore parfait mais on fait en allant... » Sur place, la passion du pigeon voyageur se lit partout. À commencer sur le visage du moustachu président, qui à lui seul, a déjà copieusement garni les grilles du musée en coupures de presse et autres objets insolites dédiés à sa majesté ramier.

Baignées de lumiÚre naturelle, les vitrines et les tables offrent à voir de superbes constateurs et des bagues qui, pour certaines, datent de la fin du XIX e siÚcle. Ici, des paniers britanniques ayant servi à parachuter des pigeons « espions » sur la région d'Auchel pendant la Grande Guerre ornent les murs. Là, s'affichent des photos de pigeonniers, vestiges d'un privilÚge qui faisait la fierté des nobles sous l'ancien régime.
Intarissable Gilbert

Dans les allées étroites du musée, le mieux reste encore de se laisser guider par l'intarissable Gilbert. Entre la lecture de deux articles de presse jaunis où l'on redécouvre la ferveur des mineurs du bassin minier pour la colombophilie, on apprend par exemple, de la bouche du président, que l'oiseau était déjà éminemment respecté dans l'antiquité. « Sa trace a même été retrouvée dans le tombeau de RamsÚs II », raconte l'intéressé. Le volatile à la grise robe aurait aussi fait la fortune des Rothschild. Plus sûrement, on s'amuse des économies qu'il a fait faire aux hÎpitaux de Granville et d'Avranches en assurant pour un temps la livraison de prélÚvements sanguins entre les deux établissements. Sans oublier ces vies qu'il a contribué à sauver en repérant en mer les naufragés recherchés par l'US Navy.

Des anecdotes comme celles-là, Gilbert en a bien 300. Comme le nombre de pigeons qu'il bichonne 365 jours par an, chez lui, à Lozinghem. « Dommage que les jeunes ne prennent pas le relais, soupire-t-il. Mais c'est vrai, les concours, les vaccins contre la grippe aviaire, la nourriture... Tout ça coûte de l'argent. » Demain, les portes seront grandes ouvertes aux jeunes comme aux anciens. Ceux qui voudront vendre leurs pigeonneaux sont les bienvenus. •

ARNAUD DÉTHÉE

Journée portes ouvertes, demain, de 10 h à 17 h. Le musée se situe boulevard de la Paix, derriÚre le complexe sportif J.-Secrétin. Tél : 03 21 27 20 05.

Il est ouvert le mardi, de 15 h à 17 h, et sur rendez-vous pour les groupes

Mots clés : musée