mercredi 29 avril 2009 à 14:17  

Mon avis sur la forme :


Durant toute ma carriÚre colombophile je n’ai pratiqué que le veuvage des mâles comme des femelles et comme chacun le sait, la grande forme, parfois appelée la super condition, est nécessaire pour de bonnes prestations.
C’est pourquoi, les amateurs colombophiles ont toujours essayé de mesurer ou d’évaluer cette forme. Au cours des années et même aujourd’hui, quantité d’indices de forme ont été décrits, des signes qui ne sont pas précisément mesurables.

Avec l’expérience je pense avoir acquis une bonne conception basée sur l’intuition, mais il ne faut pas exagérer l’importance de cette habileté et de cette compétence, car il m’arrive souvent de me tromper dans la désignation de mes pigeons et souvent je rate mon coup.
En colombophilie je connais encore peu de choses avec certitude. On croit à tout ce que l’on apprend, sans se demander si tout ce que l’on apprend est bien crédible et c’est de là sans doute que doivent résulter les erreurs qu’un colombophile commet, car on peut nous faire avaler les plus grosses bêtises.

Pourquoi un pigeon est en forme ?
J’ai remarqué qu’un pigeon en forme s’amuse, je le vois faire des choses qu’il ne fait pas d’habitude. Cela me fait penser que le plaisir se produit naturellement de lui-même, lorsque, par le jeu naturel des organes, l’équilibre physiologique est rétabli dans un être vivant. A cela j’y crois parce qu’on peut en faire l’expérience en observant bien nos pigeons. Le tout est de savoir comment rétablir l’équilibre physiologique lorsque le pigeon n’est plus en forme.
Le systÚme du veuvage a sans doute contribué à favoriser la forme et la condition, mais surtout la condition, c'est-à-dire le cÎté motivation chez le pigeon. Celui qui observe avec attention le comportement des pigeons, peut apprendre beaucoup de « trucs » qui peuvent augmenter la motivation du pigeon.
Passons en revue les signes de forme, il est clair que l’ordre d’énumération est aléatoire et n’est pas en fonction de l’importance.

A ) Prenons tout d’abord l’aspect général du pigeon en forme :

Le cou brille fort les couleurs plus fortement marquées.
Les plumes sont lissées de telle sorte que le pigeon semble plus petit, plus fin.
Les plumes de queue sont rassemblées de sorte que la queue a pratiquement la largeur d’une plume
La poudre (la farine) sur les plumes ne signifie pas toujours grand-chose car chez un pigeon en bonne santé il y a aussi de la poudre, mais il y a aussi le cas bien connu de pigeons en grande forme et couvert si abondamment de poudre qu’ils semblent décolorés entiÚrement ou par endroit.
Les taches d’huile (parfois appelées taches de forme) sur les deuxiÚmes rémiges externes formées grâce à la substance huileuse jaunâtre élaborée par la glande uropigienne, ne sont pas fiables.
La même constatation vaut également pour le point rouge dénommé « pointe de feu » que l’on voit parfois le long du bréchet sur les muscles pectoraux, point à attribuer à un petit vaisseau sanguin, cela n’a pas grande signification suite à l’inconstance de sa présence.
Les yeux doivent être vivants et surtout secs. Le tour des yeux doit être sec et le plus blanc possible ; la même chose pour les narines. Lorsqu’on aperçoit dans le coin de l’Âœil une partie de la membrane nictitante, c’est mauvais signe, il y a quelque chose qui cloche dans la tête.
Certains colombophiles aiment bien que les pattes du pigeon soient rouges ; j’attache plus d’importance à la sÚcheresse des pattes et surtout l’absence de fientes collantes.
L’amateur aime volontiers que le plumage d’un pigeon qui a séjourné pendant un certain temps au panier montre une certaine moiteur.
A la prise en main d’un pigeon, chacun essaye de sentir quelque chose par le toucher. Cette palpation est diversement interprétée parce qu’il y a en effet des grandes variations individuelles dans la structure des muscles donc pas moyen d’établir une rÚgle. On peut toutefois souligner qu’un pigeon en condition, forme un tout solide, avec des muscles plutÃŽt durs pour les pigeons de vitesse et beaucoup plus souples pour les pigeons de fond. Certains pigeons de fond en forme paraissent gonflés sans être mous.
La conclusion pratique de tout cela est que chaque colombophile doit apprendre à découvrir les caractéristiques de chacun de ses pigeons. L’étude des comportements au colombier peut apporter des indications précieuses. Généralement il est considéré que de petites fientes rondes et bien moulées surmontées d’un peu de blanc et éventuellement de quelques plumes de duvet sont un signe de bonne santé. Certains bons veufs ont cependant des fientes plates lorsqu’ils sont en forme et ceci simplement par nervosité. Ce sont des pigeons nerveux que l’on rencontre principalement chez les pigeons de vitesse.
Les veufs doivent être agressifs les uns envers les autres. Même ceux qui sont d’habitude craintifs se battent lorsqu’ils sont en forme. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à tirer des caractéristiques des vols d’entraînement ou des comportements en relation avec cela.
Je m’explique, lorsque les pigeons ont l’occasion d’atterrir sur le toit, ils ne doivent pas rester tranquilles une minute, ils doivent former une bande de pigeons agressifs. En l’air, certains pigeons trahissent leur forme en essaimant pêle-mêle, en effectuant des culbutes ou encore en arrivant précipitamment de différentes directions. Il y a aussi le cas de « surentraînement » quand il s’agit de mâles qui lors de leur entraînement matinal sont comme saisis d’un grain de folie et continuent à voler des heures durant. Il s’agit d’un état de superforme. Si l’on veut obtenir un succÚs sportif, il faut refréner au maximum ce type de comportement. Il ne faut plus les laisser libres de voler jusqu’au et y compris le jour de la mise en loge. En pratiquant ainsi, on espÚre l’empêcher de perdre au fur et à mesure ses réserves énergétiques.
Lorsque l’on montre la femelle et que le mâle va immédiatement « l’appeler » dans le plateau, beaucoup d’amateurs s’attendent à un bon résultat. Au contraire, certains prévoient un mauvais résultat lorsque le jabot est trop rempli au moment de la mise en loge. C’est le signe que l’organisme n’est pas encore rassasié.
Je crois avoir fait le tour des opinions les plus répandues sur les indices de la forme et j’attire l’attention sur le fait qu’il faut toujours relativiser toutes ces données : aucun indice de forme n’est infaillible. J’ai laissé quelques points pour la fin car c’est à ces derniers que j’attache le plus d’importances puisqu’ils sont en relation avec les fonctions physiologiques importantes du pigeon.
A ) je trouve qu’une des indications les plus fiables consiste en une respiration calme, avec pratiquement aucun mouvement respiratoire décelable lorsque le pigeon est tenu en mains sans subir de pression. Cela a toujours été pour moi le test ultime pour la désignation de l’ordre d’inscription à la mise en loge de mes pigeons.

Le colombophile peut par les soins hivernaux, influencer le degré et la durée de la forme pendant la saison sportive. J’ai constaté que beaucoup d’amateurs ignorent comment vient et disparaît la forme, j’ai l’impression que cette forme, dont dépendent les succÚs, reste et restera un mystÚre. Nous pouvons donc compter uniquement sur le hasard et attendre qu’elle surgisse sans savoir ce qui l’a provoqué. Il est vrai que la naissance et la mort de la forme sont bien mystérieuses, mais cela ne doit pas nous empêcher de rechercher certaines causes possibles qui peuvent vraiment avoir une certaine influence.

Pour me faire une idée de la valeur d’un pigeon, ce qui, pour moi, est l’ essentiel: c’est la sensation d’ensemble à la prise en main du pigeon ; car dés que je commence à juger point par point les différents défauts ou qualités d’un pigeon je m’égare et je me trompe souvent.

C’est précisément en hiver que se présente pour nous colombophiles, une occasion de favoriser la forme en été.
Au mois de janvier pourquoi faut-il rationner nos pigeons ?
Parce que, pour avoir une belle forme en été, le pigeon, en cette période de l’année, doit rester inerte, et, si nous pouvons arranger les choses à notre façon, nous demanderions qu’il tombe en léthargie jusqu’au 1er mars. Pour arriver, je nourris de telle façon que toute velléité d’accouplement ou de « feu » disparaisse de mes colombiers Je sers 30 grammes par pigeon et par jour d’un mélange trÚs léger avec un maximum de 10% de légumineuses. Les 30 grammes peuvent être encore diminuées ou augmentées d’aprÚs les rigueurs de la température. Voilà donc la ligne de conduite à suivre en hiver pour avoir une belle forme en été. Il n’y a pas seulement cette façon de soigner ses pigeons en hiver pour avancer, il faut aussi endurcir ses pigeons en hiver. Au lieu de les préserver en hiver contre le froid et l’humidité, il faut faire le contraire et les exposer le plus possible aux intempéries. Cela leur donnera plus de vitalité, plus de résistance, et dés que les conditions deviendront meilleures au printemps déjà ces pigeons qui ont été endurcis en hiver, verront vite la forme monter.

Pour éclater au printemps il faut dormir longtemps en hiver. Ceux qui dorment le plus longtemps éclatent le plus fort !c’est tout l’art du colombophile.
L’importance capitale de l’environnement et l’installation d’un colombier et d’aprÚs mon expérience personnelle, le plus grand secret de la réussite en colombophilie est là ». Il n’y a aucun doute à ce sujet. Ce qui, pour moi, est donc d’une importance capitale, est de savoir « pourquoi » et « comment » il y a perte ou absence de forme chez mes pigeons et s’il y a moyen d’y remédier.
Pourquoi les pigeons n’ont-ils pas la forme ? Je crois que, lorsque la qualité des membranes respiratoires et digestives diminue, la forme s’envole et c’est tout à fait logique car si ces deux fonctions s’affaiblissent, elles handicapent la résistance de l’organisme, attaquent les réserves, et rendent le pigeon incapable de soutenir l’effort auquel on le soumet. Les membranes respiratoires du pigeon se défendent mal contre l’humidité ; on remarque alors une inflammation de celles-ci, couleur rougeâtre dans la gorge du pigeon, dilatation de l’orifice par où l’air passe vers les poumons et accélération du rythme respiratoire.
Les exemples sont nombreux qui prouvent que la qualité du colombier est tributaire de l’absence d’humidité et de l’absence de déperdition de la chaleur pendant la nuit.
A partir de là, on connaît donc le pourquoi des succÚs des uns et les défaites des autres ;
Cela tient pour une grande part au colombier.
Mais les intestins, qu’ont-ils à voir dans la problématique du colombier ? Autant que les organes respiratoires. Car lorsque l’air est humide, le pigeon boit beaucoup sans aller à l’abreuvoir, et de façon continue ; cela se remarque fort bien aux excréments qui sont d’autant plus liquides que l’air est plus humide.
Un pigeon qui boit beaucoup n’a aucune chance d’être en forme « ce n’est pas toujours l’effet de ce que l’on ajoute à l’eau de boisson qui suscite une bonne prestation, mais le pigeon boit alors moins parce qu’il n’aime pas cette boisson et favorise de ce fait sa condition.
Ce qui m’étonne le plus est de voir des colombophiles acheter des pigeons pour des liasses de billets, alors qu’il suffirait, pour améliorer leurs résultats de faire quelques frais à leur colombier. C’est, à mon avis, le culte aveugle des noms en vedette alors que l’augmentation de la forme des pigeons pourrait résoudre la question.

N.Marcel

mercredi 29 avril 2009 à 14:22  

Un super conseil, merci Ara

Le panier qui trie le 1er apres c'est la main
http://davidarui.free.fr/

mercredi 29 avril 2009 à 16:56  

Merci pour vos conseils Ara, avec votre exp

mercredi 29 avril 2009 à 16:59  

tres instructif merci j'en prend note!