Eviv Bulgroz
Habitué
Nombre de posts: 130 (0.02/Jour)
Inscrit(e) le: 29 août 2008 |
dimanche 16 février 2014 à 16:19
La vie d'un oeuf n'est pas toujours une longue couvée tranquille.
Quand " Sugar blue ", champion unifié du colombier affronte " Big battling red " pour le combat de l'année dans le casier de ce dernier, on retrouvera le plus souvent la couvée de celui ci éparpillée en miettes au fond du nid.
Sans aller jusqu'à cette extrémité, les parents pigeons ne sont pas des modèles de douceur et de délicatesse avec leur couvée. Il n'est donc pas si rare qu'on découvre un soir dans un nid, un oeuf dont la coquille est légèrement enfoncée.
Lorsque cet accident arrive en toute fin de couvée, le pigeonneau, bien formé, occupe la presque totalité de l'oeuf. Il parviendra souvent à survivre puis naître sans plus de dommage.
Mais si l'oeuf est en début de couvaison, on ira toujours vers l'échec. L'enfoncement s'élargit de proche en proche depuis les bords sains de la coquille. Les membranes coquillères externe et interne laissent l'oeuf se déshydrater, ce qui accentue son effondrement.
En quelques jours il n'est plus qu'une galette aussi légère qu'une plume.
Quand l'enfoncement est léger, j'ai toujours trouvé dommage de rester les bras ballants en invoquant la fatalité.
J'ai essayé bien des méthodes pour tenter de combattre cette évolution fatale:
Coller un petit bout de sparadrap au niveau de l'enfoncement ... mais il ne renforçait pas la coquille qui continuait à s'affaisser; plaquer un lambeau de coquille récupéré sur un oeuf éclos et le fixer par un sparadrap ... mais là encore le fragment ne faisait pas corps avec les lignes de force de la coquille d'origine qui poursuivait son affaissement; couler de la cire de bougie fondue sur l'enfoncement ... mais la chaleur de la couvaison gardait la cire molle et la coquille s'écrasait toujours.
Aucune des nombreuses idées que j'ai eues n'a permis à un des oeufs traités d'aller à son terme et d'obtenir un pigeonneau.
Fin 2012, traînant dans les allées déco de Cultura, j'ai découvert par hasard un petit pistolet à cacheter.
C'est un gadget qui coute autour des 20 euros avec ses 10 bâtons de cire.
On le charge par l'arrière d'un des bâtons semblable à une craie. On le branche sur secteur.
En appuyant sur la gachette, le bâton de cire avance vers une résistance qui le chauffe puis le fait fondre au niveau de l'extrémité de son canon. On peut alors déposer la cire avec précision sur l'objet choisi avant d'y appliquant un sceau pour obtenir un effet décoratif sympathique.
J'ai immédiatement pensé à mes oeufs cabossés. J'en ai acheté un exemplaire.
L'occasion de tester mon idée s'est présenté à l'été 2013.
J'ai trouvé dans un nid, un oeuf qui présentait une petite lésion d'enfoncement. Malheureusement, il existait aussi à ce niveau une perforation des membranes coquillères ourlée d'un peu de sang. J'ai imaginé qu'il s'agissait d'un coup de griffe qui s'était enfoncée à travers la coquille pour atteindre l'albumen ( Blanc d'½uf ). Cela m'a refroidi en pensant que des milliers de bactéries avaient du entrer dans l'oeuf. Mais j'ai poursuivi mon expérience.
J'ai couvert l'enfoncement de cire chaude puis lissé la boule de cire avec le doigt mouillé de salive.
Sur le plan résistance tout a très bien marché. La coquille ne s'est pas écrasée, l'oeuf ne s'est pas déshydraté. Mais comme je le redoutais, les bactéries se sont développées à toute allure dans ce milieu de culture idéal pour elles. L'oeuf s'est mis à noircir. L'embryon est mort.
Début 2014, nouvelle occasion d'intervenir. Après 4 jours de couvaison j'ai découvert un oeuf à la coquille un peu enfoncée ( Environ la surface d'un gros grain de maïs ) mais avec des membranes coquillère intactes. J'ai fait mon pansement.
La surveillance de l'oeuf s'est avérée prometteuse. Pas de noircissement et perte de transparence signant le développement de l'embryon. Au bout de 17 jours, l'oeuf était bêché. J'ai hésité à faire sauter le pansement craignant qu'il gêne le travail d'ouverture du pigeonneau.
Le lendemain, le pansement était tombé mais le jeune sans doute déconcerté par la résistance à ses coups avait changé de trajectoire de perçage. J'ai cru à un nouvel échec.
Mais non ! Le lendemain je le trouvai tout tremblant à coté de son frère, le jabot plein de laiton.
Je l'ai bagué il y a quelques jours. Matricule: 190.417, il ( Elle ? ) s'appellera ... Rustine !
Bonne chance Ă ceux qui voudraient essayer cette technique de " soins ".
|
Accueil |
Forum |
Livre d’or |
Contact |
Liens Web
Veuillez patientez, la recherche est en cours...
