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Index des articles > Articles de presse > Le pigeon-voyageur, un messager du ciel à tire-d'aile

 
 
Le pigeon-voyageur, un messager du ciel à tire-d'aile
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le vendredi 17 juin 2016 à 08:55
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Le pigeon-voyageur, un messager du ciel à tire-d'aile



mini_160617090441131230.jpg Le pigeon voyageur a tout d’un athlète. Capable de parcourir 800 à 1 000 km d’une seule traite, sans pause et à des vitesses de pointe de 120 km/h, il lit la carte du ciel pour rejoindre son colombier. L’élevage de pigeons voyageurs pourrait paraître désuet à l’époque de la transmission instantanée d’informations par voie numérique. Et pourtant. Si une catastrophe naturelle survenait, privant un pays entier d’électricité et détruisant tous les systèmes de communication, ce messager du ciel doté d’un 6e sens rendrait de précieux services à l’espèce humaine. Car, ce fidèle en amour se joue de la technologie. Il n’a qu’un seul but : rejoindre prestement son nid d’amour. Tout est dans la puissance de ses ailes et dans sa tête où se loge un « bio-GPS » constitué de cristaux de magnétite. Depuis le Livre des origines où la colombe revient sur l’Arche de Noé pour annoncer la fin du Déluge, aux grands services rendus pendant les guerres, l’homme a su dompter cette faculté animale héritée des migrations naturelles. Un régime de sportif de haut niveau Jean-Pierre Pouyaud fait partie de ces colombophiles passionnés qui composent avec la propension de cet oiseau à se repérer dans l’espace. Dans son colombier impeccablement tenu, il perpétue une tradition familiale d’élevage de pigeons voyageurs. « Mon grand-père, monté du Limousin à Paris, avait des pigeons. Pendant la guerre, sous peine d’exécution réservée à tout détenteur de pigeons, il les avait cachés dans son grenier. Mon père a repris le flambeau de l’élevage et moi je lui ai emboîté le pas ». Adhérent au club de colombophilie de Plounéour-Lanvern (29), cet éleveur d’une trentaine de couples soigne ses athlètes avec la rigueur d’un coach sportif. Alimentation adaptée et entraînement rythment les journées de ce retraité qui admet que ce loisir est prenant mais pas envahissant. « J’y consacre 3 heures par jour en été et deux heures en hiver », calibre-t-il. Mais la satisfaction de voir ses compagnons revenir à tire-d’aile d’une course efface d’un trait de plume cette astreinte propre à tout élevage. Courses le samedi à la belle saison Durant la belle saison s’enchaînent les courses organisées par la Fédération française de colombophilie. Avec cette rigueur digne des plus hautes compétitions sportives. « Il y a même des contrôles antidopage », souligne Jean-Pierre Pouyaud bien loin de ces considérations. « En France, il n’y a pas de coutume de pari sportif sur le pigeon voyageur alors que c’est très développé en Europe du Nord ». Cet engouement pour les jeux fait parfois s’envoler le marché du pigeon voyageur. Comme en Chine où la discipline est très prisée. En 2013, un crack belge a été acheté 310 000 ¤ par un Chinois battant ainsi un précédent record mondial à 250 000 ¤ dévoilent des articles de la presse nationale. Rien à voir avec le marché traditionnel qui propose des pigeons souches au prix de 400-500 ¤. « Et bien moins quand il s’agit de s’approvisionner dans des élevages amateurs », rassure l’éleveur finistérien qui encourage les jeunes à se frotter à cette passion. Pressés de revenir roucouler au bercail Pour acheminer les pigeons vers les points de lâcher, cinq clubs colombophiles du Finistère et des Côtes d’Armor ont investi dans un camion. Chaque vendredi de la saison des courses, un chauffeur effectue une tournée de ramassage de 300 km avant de passer le relais à un second conducteur qui transporte le chargement de 1 500 à 2 000 pigeons à quelques centaines de kilomètres de leur volière d’origine. Cette semaine, les pigeons de ces clubs bretons ont rejoint Montauban d’où ils s’envoleront ce samedi. « Pour le soir, ils sont de retour au bercail », indique l’éleveur de Bénodet qui cite un exemple de retour à 20 h pour un lâcher à 7 h le jour-même à Marseille. Tout l’art du colombophile consiste donc à bien préparer ses pigeons pour qu’ils acquièrent l’endurance nécessaire et le cas échéant battent des records de vitesse. «Personnellement, je ménage les jeunes. Il faut savoir qu’un pigeon a une carrière d’environ 5 ans au cours de laquelle il va parcourir de 15 à 20 000 km », situe Jean-Pierre Pouyaud qui a ses petits secrets pour préparer ses bêtes. « Je leur réserve un régime alimentaire particulier ». Les éleveurs ont également des astuces pour inciter les pigeons à revenir roucouler le plus rapidement possible dans leur volière ; avec entre autres cette épreuve du veuvage qui consiste à séparer les couples pourtant unis à vie. Cette fidélité donne des ailes aux pigeons (mâles et femelles) dont le seul objectif est de retrouver leur double dans leur colombier. Illustration animale que tous les athlètes de haut vol, fussent-ils ailés, ne sont pas volages.