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Index des articles > Articles de presse > 1914-1918 : rendez-vous entre générations au cimetiÚre de Lille-Sud

 
 
1914-1918 : rendez-vous entre générations au cimetiÚre de Lille-Sud
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le dimanche 22 mars 2015 à 07:47
Vu 969 fois.

1914-1918 : rendez-vous entre générations au cimetiÚre de Lille-Sud



LA VOIX DU NORD mini_150322073812628691.png Ce samedi matin, les enfants des écoles primaires et des centres sociaux de Lille-Sud se sont réunis au sein d'un lieu à la fois central et gigantesque dans leur environnement immédiat. Le cimetière de Lille-Sud constitue l'un des premiers lieux de mémoire de la Première Guerre mondiale de la région. Il existe des visites guidées autrement moins symboliques. Face au cimetière de Lille-Sud, des centaines d'enfants. Au centre de ce gentil brouhaha, la musique des Forces terrestres. À 9 h 30 tapantes, les instruments s’éveillent. Ponctualité et rigueur toutes militaires. S’ensuit une promenade républicaine pleine de couleurs. Du bleu, du blanc, du rouge. Des étoiles dorées sur fond bleu également frappent les fanions. Élus de droite comme de gauche accompagnent des tout-petits agitant des drapeaux européens. La parcelle militaire n’est qu’à quelques minutes de la si vivante rue du Faubourg-des-Postes. Plus le cortège composé de centaines d’écoliers, de scouts ou d’adultes s’enfonce dans les allées, moins la rumeur de la ville récente est perceptible. « Ce projet a été préparé depuis deux ans », rappelle Martine Lebecq, l’une des animatrices de la rencontre. Il s’agit tout simplement de passer le relais aux plus jeunes générations. Au micro, de tout-petits lisent des messages adressés à la paix et aux jeunes allemands, comme eux héritiers d’une guerre fratricide entre Européens. Tout à l’heure, plus de 300 pigeons, fournis par une association de colombophiles de Cysoing, transporteront 500 messages jusqu’en Allemagne. Lille assiégée L’un des moments forts de la cérémonie concernera l’ancrage local du conflit. Grande Guerre, très petite échelle. Les plaies et les cicatrices lilloises, et même celles du quartier. « La première victime lilloise était le fils unique du directeur et d’une institutrice de l’école Turgot », rappelle Martine Lebecq. L’oratrice revient ensuite sur des événements ayant profondément marqué les habitants de la ville. La bataille de Verdun, dont les ricochets et les éclats n’ont pas épargné les Nordistes. Ou, beaucoup plus près, la catastrophe des 18 Ponts lorsque le quartier de Moulins a été largement détruit, le 11 janvier 1916, par l’explosion d’un dépôt de munitions. L’explosion est réputée pour avoir été entendue jusqu’aux Pays-Bas. En septembre 1914, l’heure est au siège de la ville de Lille par les troupes allemandes. La défense de la capitale des Flandres est également assurée par des spahis algériens. Plusieurs d’entre eux reposent au cimetière de Lille-Sud Le pigeon voyageur, cette ligne de vie 150322074512346132.jpg Au début de la Première Guerre mondiale, les transmissions par radio n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Pour échanger entre eux, les militaires disposent de messagers (estafettes souvent à moto). Ou encore de télégraphes ou de téléphones de campagne. « Là, les câbles sont souvent coupés dans les combats », rappelle aujourd’hui un colombophile. D’où l’utilisation, aussi bien par les Alliés que par les Allemands et leur coalition, de pigeons voyageurs. Ce volatile devient même une arme centrale dans le déroulement du conflit. De 1914 à 1918, Lille, située dans la partie envahie par les troupes allemandes, subit – déjà – quatre ans d’occupation. « Le simple fait de lâcher un pigeon y est passible de la peine de mort », rappelle un élu. Ce samedi, près de 300 pigeons ont été libérés, au cimetière de Lille-Sud, porteurs de 500 messages d’enfants à destination de petits allemands. Il y a un siècle, ces facteurs d’un genre particulier commencent la Grande Guerre en partageant les tranchées avec les Poilus. Très rapidement, l’état-major militaire adapte ses équipements afin de mieux exploiter ces recrues d’un genre particulier. En 1915, le capitaine Leroy-Béague, également ancien président de la Fédération nationale des sociétés colombophiles, transforme des autobus à impériale en colombiers militaires. Un an plus tard, les premiers colombiers remorques, dits « araba », font leur apparition. En 1918, ils sont utilisés sur tous les fronts. Les pigeons aussi ont leurs héros. En juin 1916, Vaillant, dernier pigeon du fort de Vaux assiégé, près de Verdun, parvient à délivrer son message, malgré les gaz. Il sera décoré.