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Dunkerque: avec la fermeture d'Au Retour de la plage, la colombophilie perd un pied-à-terre
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le vendredi 23 janvier 2015 à 09:18
Vu 969 fois.
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Dunkerque: avec la fermeture d'Au Retour de la plage, la colombophilie perd un pied-à-terre



LA VOIX DU NORD mini_150123091619685944.pngFrançoise a passé presque quarante ans au comptoir du café, parmi les colombophiles. Et pourtant, les pigeons l'effrayaient ! La tenancière du café Au Retour de la plage, point de rendez-vous historique des colombophiles du Dunkerquois, a servi son dernier verre le 31 décembre. Françoise Dubruque nous raconte son histoire et celle de ce lieu mythique de Rosendaël. C’est plus fort qu’elle. Françoise Dubruque, 74 ans, ne peut s’empêcher de laisser couler une larme lorsqu’elle repense à ces années passées au comptoir d’Au retour de la plage, à l’angle du boulevard Diderot et de l’avenue de la Mer. Derrière ses yeux océan, humides de nostalgie, on retrouve le bonheur. Tout est resté d’origine à l’intérieur du café : les bancs, les meubles, les miroirs rappellent les années de fête où l’on chantait, dansait et buvait derrière un nuage de tabac. Cet endroit, c’est une histoire familiale de plus d’un siècle. Un siècle durant lequel se tassaient des dockers, des ouvriers des Chantiers de France, des matons, des garagistes, tous passionnés de colombophilie. Difficile de connaître la date exacte de l’inauguration, certains documents officiels ont disparu depuis, mais les amateurs de pigeons s’y retrouvaient déjà en 1895 ! Les temps ont bien changé À l’époque, le café s’appelait À la belle vue de la gendarmerie, puisque les képis travaillaient en face. Le boulevard Cambon n’existait pas encore. « Les gens n’avaient pas de télé, pas de voiture. Tout le monde se retrouvait au café », raconte Françoise. Sa grand-mère, qui a repris le fonds de commerce en 1924, lui a tout raconté. Pendant la guerre, les clients se cachaient dans la cave où ses petits-enfants ont joué plus tard. En 1952, souffrante, elle cède le café à sa fille Marie-Louise, la mère de Françoise : « On m’interdisait de jouer là-bas », se souvient-elle. C’était l’âge d’or : le café était plein de 6 h à 22 h. Au printemps, pendant les compétitions, on ramenait des paniers remplis de pigeons pour le concours de Barcelone. Françoise reprend l’affaire avec sa s½ur Cécile en 1976, à 35 ans. Quelques années plus tard, elle change le nom du café, qui devient Au Retour de la plage. « On vendait aussi des bonbons. Les enfants de l’école Immaculée-Conception se bousculaient le matin et le midi pour en acheter. » Puis les supermarchés s’installent, les Chantiers de France ferment, les clients vieillissent, certains disparaissent, et la colombophilie n’attire plus grand-monde. Le café devient très calme. Pour retrouver la foule, il faut attendre le carnaval... Le 31 décembre, Françoise a tourné la page d’un siècle d’histoire. Sa tristesse est grande mais aujourd’hui, elle peut l’avouer avec une pointe d’humour : « J’avais une peur bleue des pigeons ! »