ban  
  Accueil   Accueil  | forum   Forum  | Livre d'or   Livre d’or  | Contact   Contact  | Liens Web   Liens Web  
 
Menu general :
 
   
 
Forum :
 
 

 
 
 
 
 

Index des articles > Les articles de nos chroniqueurs > Savoir se raisonner

 
 
Savoir se raisonner
 
 

Article posté par +jpdelmarle.
Paru le jeudi 16 octobre 2014 à 08:09
Vu 2564 fois.
Note : etoiles5 (7 votes)

Savoir se raisonner

Adapter sa passion en fonction de son temps, des impératifs familiaux et non pas lui donner la priorité sur tout ce qui régit notre existence.



Après avoir beaucoup trempé dans le monde de la colombophilie, pas que le jeu de pigeons à proprement parler, mais la rédaction d’un journal, l’organisation de manifestations et une multitude de choses liées à la pratique colombophile, j’avais décidé de me mettre en retrait de ces différentes activités. Dans le même temps, j’avais aussi décidé de me consacrer plus intensément aux concours. J’ai ainsi joué les jeunes, tenu une équipe de femelles jouées au veuvage, une autre avec des demoiselles jouées au naturel et bien entendu mon équipe de veufs. Plus d’une centaine de pigeons à jouer. C’était, pensais-je, un nouveau départ en colombophilie pour laquelle ma gestion du temps avait donc changé.
Au bout de deux ans de cette pratique plus qu’intense, je me retrouvais alors dans une situation pire que celle que je venais de quitter en envoyant balader tout ce qui touchait à la presse colombophile. Certes, j’avais connu quelques belles arrivées, certes les rentrées nombreuses de pigeons sont agréables à vivre, mais quel prix à payer, et ce dans tous les sens du terme, pour en arriver à prendre un peu de plaisir.
La décision que j’ai prise l’an dernier, juste après la saison de jeu, fut très difficile à prendre. J’étais au plus mal dans mon rapport avec la colombophilie, devenu esclave de cette pratique et me sentant coupable d’aller chercher l’argent nécessaire à sa pratique dans le budget familial. J’ai fini par prendre la décision de supprimer 150 pigeons et de vendre dix-sept mètres de pigeonniers et volières. J’ai gardé un colombier de sept mètres qui est divisé en quatre compartiments et je me suis procuré une volière avec l’argent récolté de la vente de mes installations.
L’hiver fut abordé avec soixante pigeons et quatre tardifs de mon meilleur couple de reproducteurs. Dès que la volière fut opérationnelle, tous les pigeons y furent logés. C’est une volière coupée en deux afin de mettre les mâles d’un côté et les femelles de l’autre. Elle est munie d’un spoutnik afin que les pigeons puissent effectuer la volée. Une dalle de béton a été coulée dessous et la récolte des fientes est ainsi facilitée, mais ne doit se faire que trois ou quatre fois l’an. Le derrière est fermé, elle est couverte sur le dessus et le devant ainsi que les côtés sont ouverts. Les pigeons y vivent donc au grand air, tout juste abrités des intempéries lorsque le vent n’est pas trop fort. Il n’est ainsi pas rare lors des tempêtes de les retrouver tous à terre au petit matin, poussés par le vent qu’ils furent durant la nuit.
Les soins sont réduits à leur plus simple expression. De l’eau propre chaque jour, la ration de grains en une seule présentation, une salade chaque semaine et un bon bain le jour le meilleur du week-end. De temps en temps, j’entends des éternuements ou alors je remarque l’un ou l’autre nez sale. Je n’y prends guère attention et tout revient très vite dans l’ordre. Durant près de six mois de l’année, je peux ainsi me déconnecter complètement de la colombophilie et envoyer un grand coup de pied au cul à cet adage ridicule qui veut que l’on soit colombophile 365 jours par an. Non, je revendique avant tout la qualité d’être humain et le besoin de partager en premier de bons moments avec ma famille, mes formidables enfants et mes géniaux petits-enfants. Cette absence de soins durant une longue période n’a que des effets bénéfiques. Les pigeonniers sont vides et rien n’est meilleur pour un colombier que ce vide sanitaire. La régénération de microbes et virus divers est stoppée net. Un bon nettoyage minutieux et pouvant être fait à ma convenance est ainsi au programme. Les pigeons, dans la volière et ainsi exposés aux intempéries, se font une santé naturelle absolument fabuleuse. Je suis persuadé que cela leur est d’un très grand apport et d’ailleurs la saison qu’ils viennent d’accomplir tend à prouver que j’avais pris la bonne décision. Le repos de l’amateur est aussi primordial. D’ailleurs, au bout de quelques mois d’inactivité, je ressens le besoin de les remettre au pigeonnier et de m’en occuper plus ardemment. Ca c’est de la trêve hivernale de qualité nom d’une pipe!
Je ne dispose plus que de soixante pigeons, je suis devenu d’une sévérité extrême durant la sélection. Ainsi, j’ai eu la chance de réaliser les deux premiers au local sur Barcelone cette année et je me suis séparé de celui qui a fait le deuxième. Certes ce prix sur Barcelone était superbe, mais ses précédentes sorties me laissaient sur un goût de trop peu et je l’ai supprimé. Un autre oiseau me convenant mieux prendra sa place. Je n’ai que seize casiers pour les veufs, pas un de plus.
Au point de vue budgétaire, une petite colonie ne coûte vraiment pas très cher. Deux sacs de grains par mois, soit un budget inférieur à celui nécessaire pour nourrir nos deux chats.
Avec cette nouvelle approche de la colombophilie, j’ai réappris à aimer mes oiseaux. Nos contacts sont beaucoup plus harmonieux et lorsque la saison de jeu est là, les soins sont bien plus léger et le budget pour jouer les pigeons en concours également. Je m’épanouis vraiment dans le jeu de pigeons de cette manière, c’est vraiment redevenu le véritable hobby comme j’aimais le pratiquer dans ma jeunesse. Je joue avant tout pour moi, pour le plaisir de les soigner, de les préparer. Je parviens à présent à replacer leurs performances dans leur juste contexte, mais surtout à situer le jeu de pigeons dans sa juste pratique.
Je ne peux qu’inciter les plus jeunes qui voudraient rejoindre les rangs des colombophiles d’essayer de s’imprégner de cette manière de faire, mais cela peut également être utile à celui qui penserait jeter l’éponge parce que dépassé par l’envahissement de sa passion. Il est tout à fait possible, peut-être même nécessaire, voire en certains cas salutaire d’imbriquer sa passion dans le contexte de sa vie et non pas d’articuler sa vie en fonction de sa passion.
 
 
>>Masquer les commentaires [1]
 
 
 
Commentaire n°1/1
 
 
Remonter Posté le 16/10/2014 par lsb50370

 
Très bonne analyse !
Décision que j'ai du mal à prendre et que je reporte d'année en année.
C'est bien JP qui a raison...
Le plus difficile c'est de faire le tri, non pas qu'ils sont tous bons. smiley sg3aglolg3ag.gif
 
avatar

Ce qui est grave ce n'est pas tellement d'être con, c'est de le rester !

http://pigeon-voyageur-manche.webnode.fr/