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Les pigeons de Guy voyagent sans carte ni GPS |
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Article posté par ΩFrançois.
Paru le mardi 2 septembre 2014 à 21:27
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Les pigeons de Guy voyagent sans carte ni GPS
Transmis par Luc:
Il les connaît tous. Les distingue à la couleur de leur plumage. Repère les couples, les « enfants de », les « mamans de ». Et les surnomme parfois avec affection. « Ils ont chacun un numéro de matricule. Mais je donne des petits noms à certains d'entre eux », explique Guy Le Page, colombophile aguerri. « Lui, c'est le petit-fils de Géronimo, ajoute-t-il en désignant un pigeonneau aux tâches marron. Son grand-père était un bel oiseau de compétition. Lourd mais rapide. »
Quand il parle de ses pigeons, Guy Le Page a les yeux qui brillent. Il faut dire que cet ancien employé des marchés leur consacre une grande partie de sa retraite. Deux heures, tous les matins, pour nettoyer le pigeonnier, situé au fond de son jardin, et qu'il reconnaît « plus propre que sa maison. » Et de nombreuses séances d'entraînement. « Je les fais voler dès que je peux, précise-t-il. Hier, en allant chez mon dentiste, je suis passé par la Pointe du Raz. J'en ai amené quelques-unes et je les ai lâchés pour qu'ils s'entraînent. »
Utilisés par l'armée française pendant la Grande guerre
Car Guy Le Page élève sa centaine de pigeons voyageurs avec une idée précise : les faire gagner des concours. C'est la colombophilie, qui consiste à élever et à faire concourir des pigeons voyageurs. Une passion qu'il cultive depuis l'âge de huit ans. Il se rappelle : « on m'avait offert un pigeon. J'ai tout de suite été intrigué par cet oiseau qui a une toute petite tête mais qui est très bien remplie. »
De l'espèce du pigeon biset, le pigeon voyageur a longtemps été sélectionné pour effectuer des voyages, transmettre des messages. Il a été utilisé par l'armée française pendant la guerre 14-18 pour communiquer sur le front. « Il a la médaille militaire. Il était même gendarme jusqu'en 1995, lance Guy Le Page. C'est le seul oiseau qui sait rentrer chez lui, de n'importe où et en passant par des chemins qu'il ne connaît pas. »
Un Marseille-Quimperdans la journée
Contrairement aux idées reçues, le pigeon voyageur n'effectue pas d'aller-retour. Il sait « juste » retrouver son pigeonnier. Une belle prouesse pour Guy Le Page. « Chaque point du globe émet des ondes précises en fonction de sa latitude et de sa longitude. Le pigeon a dans la tête les ondes qui correspondent à l'endroit où il est né. Et il sait comment revenir à la maison. »
Les concours de colombophilie consistent à lâcher les pigeons d'un même point. Leur mission ? Retrouver leur pigeonnier le plus vite possible. « Ils peuvent effectuer entre 100 et 1000 km. Si le vent est favorable, un pigeon peut faire Marseille-Quimper dans la journée », précise Guy Le Page. Chaque oiseau a sa propre destination, son propre itinéraire. Le gagnant est celui qui effectue sa traversée à la vitesse la plus rapide, calculée en mètres par seconde. Des bagues électroniques, fixées sur chaque pigeon, permettent de mesurer la rapidité en vol.
Quimper compte dix-sept colombophiles. Mais difficiles pour eux de se placer au niveau national et international. Les pigeons voyageurs bretons sont en effet désavantagés car ils n'aiment pas voler au-dessus de la mer. « Quand ils viennent du Sud, ils longent la côte et subissent un fort vent d'ouest. Ils perdent en vitesse », explique Guy Le Page. Et d'ajouter, philosophe : « mais ce n'est pas grave. J'aime m'en occuper et les faire voler. Le résultat est secondaire. » |
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