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Pépé et ses pigeons roucoulent au jardin communautaire de Moulins
Article posté par Ω François .
Paru le vendredi 25 janvier 2013 à 07:38
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Pépé et ses pigeons roucoulent au jardin communautaire de Moulins
LA VOIX DU NORD Jadis trĂšs rĂ©pandue dans la rĂ©gion, on pourrait croire la colombophilie tombĂ©e en dĂ©suĂ©tude. Au jardin communautaire de Moulins, la passion des pigeons a pourtant permis Ă PĂ©pĂ© de renouer avec une vie sociale. En se lançant dans l'Ă©levage de pigeons, PĂ©pĂ© suit les traces de son grand-pĂšre, un colombophile averti. « Mon grand-pĂšre avait un pigeonnier de sept mĂštres ! » Un grand-pĂšre qui revient souvent dans la conversation de PĂ©pĂ©, 50 ans, lorsqu'il se remĂ©more sa jeunesse et les difficultĂ©s qu'il a ensuite rencontrĂ©es. AprĂšs la mort de sa femme en 1998, PĂ©pĂ© perd son logement et se retrouve Ă la rue. Une rencontre avec une assistante sociale de la ville de Lille lui permet de former un nouveau projet : se relancer dans la colombophilie, un virus qu'il a attrapĂ© tout petit, auprĂšs de son grand-pĂšre. Il rejoint alors le rĂ©seau des « habitants jardiniers » du jardin communautaire de Moulins, oĂč il s'occupe aujourd'hui de vingt-quatre pigeons voyageurs. Sur les 7 000 colombiers recensĂ©s dans la rĂ©gion par la FĂ©dĂ©ration colombophile française, environ 650 se situent dans la mĂ©tropole lilloise. Rien n'empĂȘche d'installer son pigeonnier dans un jardin de ville, Ă condition que l'abri soit fermĂ©, respecte certaines rĂšgles sanitaires et soit situĂ© Ă une distance minimale des logements voisins. Les pigeons doivent ĂȘtre dĂ©clarĂ©s Ă une association qui elle-mĂȘme en rĂ©fĂšre Ă la fĂ©dĂ©ration. En colombophile averti, le fameux grand-pĂšre a assurĂ© la transmission ; PĂ©pĂ© est incollable. En quelques secondes, il a attrapĂ© un volatile, qu'il tient fermement au creux de sa main. « Pour aller de Barcelone Ă Dunkerque, il faudra au pigeon deux jours sans s'arrĂȘter. On leur met un petit pois dans la gorge pour empĂȘcher la sensation de soif. » Une recette familiale. Dans quelques mois, il « tirera » une gĂ©nĂ©ration de jeunes, qu'il baguera et formera Ă retrouver leur chemin sur des distances de plus en plus longues. Qu'il parle de ses petits protĂ©gĂ©s ou de l'aide qu'il a reçue pour sortir de l'isolement, difficile d'arrĂȘter PĂ©pĂ©, qui est comme chez lui au jardin des (Re)trouvailles. Ă€ l'instar des autres habitants, il a la clĂ© des lieux et peut donc aller et venir Ă sa guise. Il y a quelques jours, il a fĂȘtĂ© ici son cinquantiĂšme anniversaire. « Tout seul, on n'arrive Ă rien, dit-il. Heureusement, j'ai connu cette association. Et puis, quand on est passionnĂ©, ça aide aussi Ă rĂ©ussir le reste. En ce moment, je retourne Ă l'Ă©cole pour rĂ©apprendre le mĂ©tier de soudeur et retrouver un emploi dans quelques mois. » Pour Benjamin Gourdin, directeur adjoint des AJOnc (Amis des jardins ouverts et nĂ©anmoins clĂŽturĂ©s), le parcours de PĂ©pĂ© est l'exemple mĂȘme de ce qu'ambitionne l'association en ouvrant ces lieux. « Les AJOnc veulent recrĂ©er du lien social en sensibilisant Ă la biodiversitĂ©, rĂ©sume-t-il. Nous fondons nos actions sur la solidaritĂ© et le bon sens des habitants. Ceux-ci signent une charte dans laquelle ils s'engagent Ă entretenir collectivement le jardin et Ă accueillir les visiteurs. » Une mare abritant tritons et grenouilles, un abri, un potager et maintenant un pigeonnier ; les 900 mÂČ du jardin des (Re)trouvailles sont largement exploitĂ©s. PĂ©pĂ© est dĂ©jĂ prĂȘt Ă transmettre son savoir aux enfants qui frĂ©quentent le jardin. Et se rĂ©jouit d'avance Ă l'idĂ©e du premier envol de ses poulains : « Quand on va les lĂącher, ça va ĂȘtre merveilleux. » ‹