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Index des articles > Articles de presse > Pigeon, vole !

 
 
Pigeon, vole !
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le dimanche 29 avril 2012 à 08:12
Vu 1536 fois.
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Pigeon, vole !



Le Républicain Lorrain
Le virus de la colombophilie fait des ravages en Chine... et cela a des répercussions en Belgique !
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Les riches Chinois achètent des pigeons de concours comme un amateur d’art « s’offrirait un Rubens ou un Rembrandt ». Photo AFP

E n offrant des dizaines de milliers d’euros pour un pigeon voyageur, de riches collectionneurs chinois révolutionnent le petit monde de la colombophilie belge, au détriment parfois des simples amateurs, dépassés par la mondialisation du phénomène.

Le dressage de pigeons est une vieille passion chinoise. Par ailleurs, en Belgique, aux Pays-Bas et dans le Nord-Est de la France, les pigeons de concours sont emmenés en train, parfois très loin de leur point de départ. Le vainqueur est l’oiseau qui, à l’instinct, rentre le premier au bercail, faisant gagner à son propriétaire des sommes parfois importantes. Cette passion se transmettant de moins en moins d‘une génération à l’autre, la colombophilie était en déclin, ces derniers temps, dans les plats pays. Mais l’arrivée des Asiatiques a changé la donne !

Fin janvier, Hu Zhen Yu, un richissime industriel chinois, s’est offert Special Blue pour 250 000 ¤, battant le record mondial en la matière. Son ancien propriétaire, le Néerlandais Pieter Veenstra, a vendu 245 pigeons pour près de deux millions d’euros au cours des dernières années, selon le site de vente aux enchères spécialisé Pigeon Paradise, qui affirme avoir « 50 % de clients chinois ».

Ces amateurs venus d’Orient déboursent des sommes très importantes si le pigeon a « gagné de nombreux prix et a un très bon pedigree », explique Nikolaas Gyselbrecht, le président du site. « Je pense que la Belgique est le royaume des pigeons voyageurs », s’enthousiasmait un visiteur taïwanais de la Foire internationale de la colombophilie, qui s’est tenue à Courtrai.

Tout le monde ne voit cependant pas d’un bon ½il l’arrivée de riches acheteurs asiatiques. « Pour moi, c’est trop cher. 200 000 euros, c’est pas normal », estimait un passionné venu de Lille, Marcel Candenier. « C’est aberrant, on est en train de tuer le sport colombophile, comment voulez-vous qu’un jeune se lance ? », renchérissait son compatriote Gilles Vanneuville.

Willy Anquinet, modeste colombophile de 75 ans qui possède quelque 80 pigeons dans son village de Gooik, dans la banlieue verte de Bruxelles, a, lui, connu une mésaventure liée aux fortes sommes d’argent qui circulent dans le milieu. Début février, il porte plainte après le vol de son champion, nommé le Noir. « On m’en avait proposé 15 000 ¤ mais j’en voulais 20 000, pour m’offrir une nouvelle voiture », confie le vieil homme. Quelques jours après la visite d’acheteurs potentiels, « le cadenas du pigeonnier a été forcé, raconte-t-il ; ils ont pris le Noir et tenté d’en prendre un autre, mais ils lui ont brisé une aile ». Avec fatalisme, il montre l’oiseau désormais inapte à la compétition.

L’avenir semble donc être à la professionnalisation. Marc De Cock, qui possède 600 pigeons, a investi dans une infrastructure ultra-sécurisée à Temse (Nord). Ses pigeons, dont certains valent 100 000 euros, sont surveillés par quinze caméras, ils disposent d’une douche et d’un solarium, un traitement digne des plus grands sportifs. Marc De Cock vise les clients d’Asie : « Les Chinois accordent beaucoup d’importance au prestige. Même s’ils ne sont pas éleveurs et ne peuvent pas participer à des concours, ils veulent acheter un pigeon de luxe, comme un amateur d’art aimerait s’offrir un Rubens ou un Rembrandt ». Mais il reste discret sur les profits que lui rapporte son hobby.