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Index des articles > Articles de presse > La Paloma Adieu...

 
 
La Paloma Adieu...
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le vendredi 27 août 2010 à 09:17
Vu 3621 fois.
Note : etoiles3 (2 votes)

La Paloma Adieu...



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Le symbole de la colombe tient son origine dans la Bible. Elle est l'oiseau envoyé par Noé et son retour sur l'arche un rameau d'olivier dans son bec indique le début de la paix sur terre où hommes et animaux peuvent de nouveau prospérer. Il est donc tout à fait logique de retrouver la colombe comme emblème imaginé en 1949 par Picasso pour représenter la paix, à l'occasion d'un gigantesque congrès organisé par le Mouvement mondial de la paix, à Paris. Cette affiche se retrouva apposée sur tous les murs des villes d'Europe et fut un symbole important de la propagande du Mouvement. Cela a certainement permis l'association irréversible que nous faisons tous de la colombe avec la notion de paix. La petite histoire raconte que Picasso traça aussi ce profil de colombe en hommage aux pigeons blancs présents dans les arbres de son enfance à Malaga... Mais, ce dont l'histoire est sûre, c'est qu'il choisit de donner à sa fille le prénom de Paloma, colombe en espagnol.
Le pigeon voyageur a été le messager de l'homme depuis des siècles, en temps de paix et de guerre. Sa faculté surprenante à revenir à son colombier, malgré les conditions extérieures et les distances, l'a rendu utile d'un point de vue stratégique dans les conflits armés. Au Moyen Âge, chaque château, gentilhommière, ferme seigneuriale et important lieu de culte possédait une tour à pigeons proportionnelle à la puissance du seigneur qui le détenait. Charlemagne, en l'an 800, décida pourtant de mettre bon ordre dans cette activité. Il interdisit aux paysans d'élever ou de tuer des pigeons. Seule la noblesse aurait désormais ce privilège. Les chevaliers, rôdés à l'utilisation du pigeon voyageur, surent ainsi l'employer durant les croisades : de nombreux combats furent gagnés par les chrétiens au pied des murs de Jérusalem grâce à des négociations et à des ruses déjouées par les messages transportés par les colombes. La révolution abolit bientôt ce droit exclusif parmi d'autres.

C'est au pigeon voyageur que la famille Rothschild doit en grande partie sa fortune. Le soir du 18 juin 1815, le canon avait à peine cessé de se faire entendre à Waterloo que le télégraphe à signaux aériens signalait que la bataille était gagnée pour..., on ne put le savoir, le brouillard intense avait empêché les guetteurs de lire la phrase aérienne. On pensa de suite à Londres que les Français étaient vainqueurs. Une panique indescriptible s'empara de la ville, les cours de la Bourse s'effondrèrent. Mais un pigeon, arrivé chez Rothschild, lui apprit la victoire des troupes de Wellington ; il eut soin de taire la grande nouvelle et effectua massivement des achats à des prix de guerre. Ce ne fut que trois jours après la bataille que le gouvernement anglais fut avisé de la défaite de Napoléon. La nouvelle, tombant alors dans le domaine public, provoqua une hausse générale des fonds et la fortune des Rothschild.
L'utilisation de la colombophilie par la France lors de la Grande Guerre fut reprise par les Anglais puis par les Américains. Avec des faits d'histoire remarquables comme celui de l'exploit du pigeon Cher Ami en 1917 : en avançant trop avant, un bataillon de la 77e division s'était retrouvé coupé de ses arrières. Sans munitions et sans soutien, il devait se rendre ou combattre jusqu'au dernier. Aucun des messagers humains lancés à travers les lignes allemandes ne parvint jusqu'à la division. En désespoir de cause, l'ordre fut donné de lâcher les pigeons. Tous, sauf « Cher Ami », furent tués par un barrage d'artillerie. Lui seul échappa aux éclats d'obus et, bien que blessé, réussit à rejoindre en 25 minutes son pigeonnier au quartier général, pourtant distant de 40 km. Lorsqu'il se posa, on découvrit qu'il avait perdu une patte et qu'une balle lui avait traversé le poitrail. Son exploit sauva le bataillon. Aujourd'hui, son corps empaillé repose au Smithsonian Institute à Washington...
Le pigeon est aidé dans la recherche de sa direction par sa vue, son olfaction et sa perception d'informations du champ magnétique terrestre.
Enfin, tout cela ne servirait à rien si l'oiseau n'avait une volonté claire de retourner dans son nid. Très attaché à son compagnon ou à sa compagne, jaloux de n'importe quel autre pigeon qui s'en rapprocherait, excellent couveur et parent, le pigeon laisse le choix à l'homme pour lui fournir une stimulation forte de retourner dans son nid. La méthode la plus couramment utilisée est le « veuvage » : les couples sont séparés toute la semaine. Le colombophile les réunit devant une grille infranchissable le samedi, quelques minutes. Le pigeon lâché le dimanche lors du concours n'a donc plus qu'une seule motivation : retrouver son partenaire, celui-ci l'attend au casier à son arrivée. Pour quelques minutes d'intimité. Après quoi, les mâles sont à nouveau séparés des femelles. Les retardataires à la fin de la compétition pourront être privés de retrouvailles. Ils voleront plus rapidement au prochain lâcher... L'amour ne donne-t-il pas des ailes ?


Mots clés : PIGEON, GUERRE
 
 
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