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Index des articles > Articles de presse > Les derniers vols du pigeon voyageur

 
 
Les derniers vols du pigeon voyageur
 
 

Article posté par ΨThierry.
Paru le mercredi 14 juillet 2010 à 13:48
Vu 1875 fois.
Note : etoiles2 (2 votes)

Les derniers vols du pigeon voyageur



Quelque 400 pigeons voyageurs sont lâchés aujourd'hui pour clore le défilé du 42e RT à l'occasion du 14 juillet.

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Portrait d'un animal en mal de reconnaissance.

Les précieux volatiles ont été employés durant des siècles par l'armée mais, depuis les années 1960 et la fin de la guerre d'Algérie, la colombophilie n'est plus qu'une passion. « Voir votre pigeon rentrer alors qu'il vient de traverser une grande partie du pays, quand vous n'en avez pas le temps ou les moyens, c'est merveilleux », explique Gérard Dennetière, militaire et président de l'association Les messagers lavallois.

Bien au-delà, c'est un sport. La colombophilie sportive a été importée de Belgique et de Hollande à la fin du XIXe siècle. « Il représentait un moyen d'évasion pour les mineurs de charbon. » De nos jours, cette passion se vit à travers l'élevage et les concours. La fédération colombophile française compte 17 000 membres. Quinze d'entre eux composent la branche locale, Les messagers lavallois. Rattachés à d'autres départements, ils comptabilisent près de 6 000 pigeons. Ce matin, à l'occasion du 14 juillet, un lâcher de 400 pigeons est prévu à la fin du défilé militaire à Laval.

L'art de la course

« Le pigeon voyageur ne vole que vers son domicile. Le pigeonneau est entraîné dès l'âge de deux mois. Il est lâché une première fois à 500 m du colombier, puis on double la distance jusqu'à atteindre de 80 km. Là, il est prêt pour la compétition. » Le pigeon est capable de parcourir jusqu'à 1 000 km en une journée. En fonction de la direction du vent, il peut voler à une vitesse entre 50 km/h et 110 km/h. Ceux que l'on appelle « les voiliers » ne s'économisent pas. Ils se dessèchent littéralement et peuvent perdre jusqu'à 47 % de leur poids sur une seule course.

Le nombre d'amateurs s'amoindrit d'année en année. C'est un loisir qui « prend du temps et qui est coûteux ». La colombophilie sportive nécessite une licence de la fédération et est soumise à des contrôles rigoureux. Les oiseaux sont tous bagués et immatriculés à la naissance. Les conditions d'entraînement sont également strictes. « Le pigeon est une bête de course, il faut l'entretenir comme un cheval de course. Il a un régime spécifique. On lui donne des vitamines et on lui fait même du thé. »

Pour motiver le pigeon, les éleveurs usent de multiples stratagèmes. L'animal étant très fidèle, ils emploient souvent la technique du « veuvage », privant l'oiseau de sa femelle pendant plusieurs semaines et la lui montrant une seule fois avant la compétition. C'est imparable, le volatile rentre à toute vitesse. Les champions peuvent être vendus à de prix prohibitifs de plus d'une centaine de milliers d'euros.

Il faut savoir que les pigeons voyageurs peuvent toujours être réquisitionnés par l'armée, si besoin est, notamment en cas de panne générale des moyens de communication.

Qui sait, un autre de ces valeureux volatiles sera peut-être un jour décoré de la légion d'honneur, tel « le Vaillant » qui, pendant la guerre de 1914-1918 a traversé les lignes ennemies sous les gaz toxiques et est parvenu, mourant, à délivrer son message.


Article original ICI
Anaïs CROUZET

Mots clés : articles,pigeons,presse,pigeons voyageurs