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Ce qui fait battre le coeur des coulonneux
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le vendredi 11 juin 2010 à 08:34
Vu 1361 fois.
Note : etoiles5 (4 votes)

Ce qui fait battre le coeur des coulonneux



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Ici, colombophile se dit coulonneux. Cette saison est la leur : celle des courses. Hier, les champions de ces irréductibles passionnés ont été « enlogés » à Seclin, avant une course de 600 km
Il est 21 h, la nuit est presque tombée. L'effervescence est à son comble dans l'ancienne usine textile Agache, à Seclin, qui abrite la société colombophile. Dans les effluves animales doucereuses que connaissent bien les amateurs de ce sport régional, les coulonneux arrivent à la chaîne.
Anxieux, les mains crispées sur les poignées des cages dans lesquelles piaffent leurs champions, ils se présentent pour le contrôle. Le pigeon est bagué puis enregistré, « à l'ancienne » ou via le nouveau système électronique. De retour au pigeonnier de son propriétaire, c'est cette bague qui fera foi de son heure d'arrivée, à la seconde près. Ensuite, l'oiseau passe entre les mains innocentes d'un des bénévoles qui a pour charge de l'« enloger » dans un des paniers qui s'entassent près de l'entrée. Ensuite, les athlètes emplumés seront transportés, à vingt par panier, vers la ligne de départ.


Samedi, c'est tout près de Tulle que le lâcher se fera, à 594 kilomètres de Seclin. 12 000 pigeons prendront leur envol au même moment. « Il faut le voir... Même par grand soleil, le ciel s'obscurcit », rapporte Eugène Poorteman, président de la société colombophile de Seclin, dont l'arrière-grand-père était déjà membre.
En cette avant-veille de départ, alors que les « coulons » sont sur le point d'être embarqués à bord des camions spécialement équipés, c'est d'abord de météo qu'on parle autour des cages. Le cauchemar du coulonneux, c'est l'orage. « Les scientifiques ne savent pas encore expliquer vraiment comment les pigeons reviennent. Mais on a constaté qu'ils se perdaient en cas d'orage », expose Eugène Poorteman devant Bernard Debreu, maire de Seclin, venu assister à l'un de ces discrets événements qui, d'avril à août, se déroulent dans sa commune. « Cela fait partie de l'histoire de notre région, un peu comme les combats de coqs », glisse le maire, encore étonné que « ces événements aient une telle dimension ».
Leurs pigeons enlogés, les coulonneux se retrouvent autour d'un verre. Ça parle pigeon, forcément. La colombophilie est une passion chronophage. « Dans le pigeonnier, j'y suis le matin, et le soir, tous les jours... C'est pas tout le monde qui se lèverait à 7 h du mat', même le dimanche ! », fanfaronne Pierre Trombat, 30 ans. Quotidiennement, en saison ou pas, il faut gratter les cages, remplir les fontaines d'eau... Mais le jeu en vaut la chandelle pour ces passionnés. « Quand on les laisse sortir pour voler - un vrai pigeon, il vole, il ne se pose pas - c'est superbe », raconte Jean-Pierre Samson, président du « Gros Bleu », société de Linselles. Grégory Savaette, qui a dû attendre de trouver une maison avec jardin pour vivre de nouveau sa passion d'enfance, décrit avec délice « l'attente du retour : c'est le plus excitant. Quand on est là, qu'on observe et qu'on voit soudain un point à l'horizon. D'abord, on ne voit qu'un pigeon, on ne sait pas si c'est le bon... Et puis, ses ailes se « cassent » et il plonge vers le Spoutnik (la trappe d'entrée du pigeonnier, ndlr). Là, le coeur bat fort, très fort ! ». Samedi soir, beaucoup de coeurs vont battre au rythme des battements d'ailes des oiseaux de retour de Tulle.

Mots clés : COULONNEUX