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Index des articles > Articles de presse > Pourquoi les coqs chantent-ils si fort le matin ?

 
 
Pourquoi les coqs chantent-ils si fort le matin ?
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le mercredi 16 septembre 2009 à 14:24
Vu 1134 fois.
Note : etoiles4 (2 votes)

Pourquoi les coqs chantent-ils si fort le matin ?



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Le coq est aux oiseaux de basse-cour ce que le lion est aux animaux de la jungle. Il veut être le roi. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
HISTOIRES DE SAVOIR - Jean-Luc Nothias révèle l'origine du puissant «cocorico» qui accompagne chaque matin le lever du jour dans le voisinage des poulaillers.

C'est l'une des «joies » de la vie à la campagne quand on habite près d'un poulailler : être réveillé dès les premières lueurs du jour par le puissant «cocorico» du coq. Pourquoi ces volatiles s'obstinent-ils donc à se déchaîner dès potron-minet ? C'est que le coq est aux oiseaux de basse-cour ce que le lion est aux animaux de la jungle. Il veut être le roi. Dès que l'aube pointe, il se réveille et, au mieux de sa forme, n'a de cesse de rappeler à qui veut l'entendre, et même à ceux qui ne le veulent pas, qu'il est le «boss» des lieux. Bien sûr, son message est surtout destiné à ceux qui voudraient être coq à la place du coq mais aussi à ses «ouailles», histoire de leur rappeler qui est le maître. D'ailleurs, on dit qu'un poussin pépie ou piaille (ce qui est tout petit voire ridicule), qu'une poule caquette (ce qui est presque péjoratif) mais qu'un coq chante.

Toutes les langues n'ont pas la même traduction de ses «paroles». Ainsi, on dit cock-a-doodle-doo en anglais, quiquiriqui en espagnol, kikeriki en allemand, kokekoko en japonais ou coucarékou en russe.

Si les poules n'ont pas besoin du coq pour pondre des ½ufs, ce dernier leur est néanmoins indispensable pour mettre au monde des poussins. Les Français ont fait du «coq gaulois» leur symbole national, ce qui ne l'empêche pas d'être un grand sujet de querelle de voisinage. Il possède même un chapitre qui lui est dédié dans un manuel juridique sur les nuisances sonores destiné aux maires. C'est qu'il a été au centre de beaucoup de procès. Qui ont parfois débouché sur des «mesures d'éloignement» mais aussi de «passage à la casserole» pour un bon coq au vin.

Le coq n'est pas le seul vola­tile à chanter aux premiers rayons du soleil. Les passereaux, appelés en anglais songbirds, les «oiseaux chanteurs» (près de 6 000 espèces), ne sont pas en reste, aussi bien les mâles que les femelles. Ce n'est pas pour rien, par exemple, que la pie est qualifiée de «bavarde». D'autant qu'elle affectionne de créer des dortoirs, réunissant plus d'une dizaine d'individus, où les «batailles de polochons» sont légion et le niveau sonore élevé au réveil.

Un réveille-matin naturel

Tous ces oiseaux produisent un premier pic sonore en tout début de journée et un dernier à la tombée de la nuit avec un petit creux en cours de journée. Le coq a été, pendant des siècles, un réveille-matin naturel. Mais il ­pousse ses «cocoricos» toute la journée. Noblesse oblige. Et on l'«entend» beaucoup moins dans la journée ou même le soir.

Pourtant il produit pratiquement le même nombre de décibels (dB) qu'à l'aube (entre 50 et 60 dB). Un peu moins qu'un camion qui passe (70 dB) ou qu'un aspirateur (entre 65 et 75 dB). Et même dans une campagne sans oiseau, le silence n'existe pas. Un certain bruit de fond est toujours présent. Ainsi, dans une chambre à coucher «silencieuse», le niveau sonore est autour de 30 dB (hors ronflements !). Pour qu'un bruit soit gênant en phase nocturne, il suffit qu'il dépasse d'une dizaine de décibels ce bruit de fond. Le chant du coq va presque le doubler, à un moment où le silence est le plus profond. Le «cocorico» est donc perçu comme un «coup de trompette».

Le «cri» du coq est produit, comme chez les autres oiseaux, par un organe appelé «syrinx», une structure cartilagineuse de la trachée possédant deux cavités. Elle est associée à une poche d'air qui est source de «souffle» et caisse de résonance. Un peu comme une cornemuse ou plus simplement comme un ballon de baudruche dont on pince plus ou moins l'embout pour produire des sons.

Certains oiseaux ne chantent pratiquement pas, mais d'autres préfèrent souvent exprimer leur talent vocal la nuit. Ainsi en est-il des rossignols (Shakespeare le met en lumière dans Roméo et Juliette) mais aussi de certaines alouettes, de fauvettes, du rouge-gorge ou du merle. C'est sans doute à cause du coq : au lever du jour, le monarque de la basse-cour les couvrirait tous. N'est pas coq qui veut.

Mots clés : chant du coq