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Index des articles > Articles de presse > Donnez-nous 900 000 palombes !

 
 
Donnez-nous 900 000 palombes !
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le mardi 21 octobre 2008 à 09:01
Vu 1230 fois.
Note : etoiles5 (3 votes)

Donnez-nous 900 000 palombes !



21/10/2008
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Claire Revenu-Jomier

Plus de 900 000 oiseaux bleus ont franchi les cols basques des Pyrénées samedi 18 octobre jour de la Saint Luc, faisant ainsi revivre «Saint Luc lo gran truc», l'adage occitan endormi depuis vingt ans.550 000 avaient choisi de passer en bord de mer, à Urrugne, 280 000 ont été comptées à Sare, 88 000 à Arnéguy et 77 000 à Banca.

Mais la frénésie du week-end était retombée comme un soufflé hier matin à Arnéguy où 18 palombes hardies tentaient de franchir haut les toits des maisons blanches de Valcarlos en luttant contre un vent du Sud qui s'ingéniait à les repousser. «Elles arrivent du Nord-Est de l'Europe, leur zone de reproduction. De Finlande, d'Allemagne, de Lituanie, de Suède. C'est l'isotherme zéro qui déclenche leur migration» explique Valérie Cohou, chargée de mission au GIFS (Groupe d'Investigation sur la Faune Sauvage).

Passage contrôlé

Depuis neuf ans, le groupe effectue un suivi de la migration transpyrénéenne des pigeons ramiers sur les postes d'observation de Banca, Arnéguy, Sare et Urrugne, qui ont été mis en place pour contrôler leur passage sur la partie occidentale des Pyrénées. Les comptages ont débuté le 15 octobre et s'achèveront le 11 novembre. A chaque poste, il est noté le nombre de palombes observé par créneaux horaires, le nombre de vols, les conditions météorologiques (temps, force et direction du vent) pour évaluer la tendance d'évolution de la population de palombes sur les cols des Pyrénées.

Hier à Arnéguy, le gypaète barbu qui tournait comme un vautour pour les apercevoir, en a été pour ses frais. «Reconnaissance !» : Barbara, élève en première année de BTA (brevet de technicien agricole) de gestion de la faune sauvage au Lycée Saint Christophe de Saint-Pée-sur-Nivelle, guide ornitho sous le bras, a repéré les oiseaux bleus en contrebas du poste d'observation. Les yeux rivés à ses jumelles, elle crie «ça passe !». «On estime à combien ?» lui répond Lionel Daguerre, technicien à la Fédération Départementale des chasseurs de Pyrénées-Atlantiques, qui passe ses journées à consigner le nombre d'oiseaux avec minutie. «18 ! Non, 22 !» C'est l'euphorie. Samedi, ça a dû être énorme avec 88 000...

L'oeil du pro

Comment compter 88 000 ou 550 000 palombes ? «Il existe un protocole» sourit Valérie Colou, du GIFS. «Quand les vols sont petits, qu'ils comptent moins de cent oiseaux, les palombes sont comptées à l'unité. Au-delà, on compte à peu près 45 à 50 individus et on voit quelle proportion ce groupe représente dans le vol. A force, c'est l'oeil du pro qui fait qu'on estime le nombre au plus juste. Notre but n'est pas de tout compter. Arnéguy, Banca, Sare et Urrugne sont des points privilégiés, mais ce ne sont pas les seuls. Les palombes se dirigent en majorité vers l'Espagne et le Portugal mais d'autres choisissent de rester ici en hivernage à cause du climat, et de l'alimentation qui leur convient, comme les résidus de récoltes de maïs ou les glands. En décembre et en janvier on recense les oiseaux dans les dortoirs, dans les Landes, le Gers, le Béarn, les Landes ou à Bidache.»

Population identique

«La palombe est l'espèce la plus chassée en Aquitaine» précise Lionel Daguerre, lui-même ancien élève du Lycée Saint Christophe qui prépare aux métiers de la nature. «Ancien «bon» élève» affine Michel Setoain, professeur du lycée, qui dirige les élèves venus chacun à leur tour comme Barbara passer une semaine en stage d'observation. «Il fallait des données pour identifier le nombre d'oiseaux sur plusieurs années. La population est identique depuis 10 ans, on peut continuer à les chasser de la même manière».

Hier Barbara, les yeux brillants, relisait le carnet de notes dans lequel elle avait noté, faute de palombes, les espèces aperçues depuis le lever du jour : un geai des chênes, des cormorans, des oies, des rouges-queues, des grues cendrées, des milans royaux, des faucons hobereaux, des faucons pèlerins. Et le gypaète.


Mots clés : palombes