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Index des articles > Articles de presse > Chasse. « FiÚvre bleue » sur la Bigorre

 
     
 
 Chasse. « FiÚvre bleue » sur la Bigorre
 
 

Article posté par ΩFrançois.
Paru le dimanche 5 octobre 2008 à 20:38
Vu 2029 fois.

Chasse. « FiÚvre bleue » sur la Bigorre


200810051102_w350.jpg"LA DEPECHE"
Le chasseur de palombes a gardé son âme d'enfant. Il construit des cabanes dans les bois, dans les arbres, en bordures des cultures. Certaines spartiates, d'autres beaucoup plus sophistiquées. Le début du mois d'octobre est une période d'intense activité sylvestre partout.

Depuis pas mal de saisons, les chasseurs n'attendaient plus les oiseaux qu'à partir de la mi-octobre.
décalage

Quelle surprise en 2007. Dès le 3 octobre, alors qu'ils étaient nombreux à fignoler qui le camouflage, qui les commandes des derniers appelants installés à apercevoir les premières volées prenant à bonne hauteur la route du Sud. Pas de doute, nous étions sur une amorce précoce du passage. La suite ne fera que confirmer ce qui se passait dans un temps pas si éloigné.

Saint-Luc fut bien embarrassé pour expliquer le vide béant du 18 octobre. Mais après, les jours suivants, grand déballage. Les compteurs se sont affolés sur les postes de comptage. En fin de journées, les nombres de communications téléphoniques se sont multipliés jusque tard en soirée.

L'audimat de « Radio Palombes » a battu des records. Tout le monde en avait vu. Les prises ? Insignifiantes. Le chasseur le sait mieux que personne. Ce ne sont pas les journées de grand défilé qui sont les meilleures. Elles contribuent surtout à accentuer le torticolis oculaire et faire grimper la tension artérielle.

Des moments propres à jeter le trouble y compris dans les esprits débordant d'optimisme et provoquer de sombres fantasmes concernant la qualité des derniers volants lancés dans l'espace aérien ou du dernier tarzan pourtant placé entre les deux meilleurs arbres de pose.
Maïs et météo

Et pour peu que la météo s'en mêle. Voilà un élément essentiel à prendre en compte et auquel les palombes sont sensibles, très réceptives. Elles savent parfaitement anticiper tout changement climatique.

La clémence des automnes de 1999, 2000, 2001 et 2002 a-t-elle étalé d'une manière régulière jusqu'en novembre les passages ? Faut-il voir là la cause des mouvements migratoires jusqu'en milieu de journée puis ciel vide tout l'après-midi ? En fait, rien ne pressait les belles voyageuses qui de plus trouvaient sur leur trajet de belles étendues de maïs ramassés.

Elles adorent s'abattre sur les hectares déserts, les parcourir au pas de charge et à saute-mouton pour en prélever les grains tombés des épis mûrs. À partir de cette année, la suppression du mulching offrira encore plus de garanties de nourrissage.

Un avant-goût qui les inciterait à investir prématurément les grandes réserves qui leur offrent gîte et couvert sans effort à fournir. Les rigoureux comptages du GIFS montrent chaque année que le dénombrement des retours semble accréditer les observations des « postés en cabanes ». Et celles-là « n'écoutent rien ». Des épisodes enrobés d'une bordée de jurons envolés aussi vite que disparaissent, culs tournés, ces imprévisibles oiseaux.Tout au plus laissent-elles l'espoir supplémentaire d'une possibilité de prolonger la saison de chasse en plaine jusqu'en février.
Seront-elles à l'heure ?

Pour l'heure, c'est le calme sauf dans le ciel qui semble reprendre ses habitudes automnales avec une chute conséquente des températures, prémices à quelques changements. Toutes les hirondelles n'ont pas pris le premier train du retour. Quelques grives ont été aperçues mais point encore de rapaces migrateurs qui s'accompagnent de leur garde-manger.

Comme il n'y a pas de temps à perdre à la recherche très improbable de cèpes, c'est à la palombière qu'il faut, ce premier week-end d'octobre, consacrer tout le temps. C'est sûr, elles arrivent bientôt.

Voir « un grand patac » autour de la lune noire du 28 octobre, quelques pics migratoires entre le 12 et le 15 octobre et jeter un regard final au guet vers le nord-est dès après le 11 novembre ne fait pas preuve d'une grande originalité.

La prédiction en matière de migration n'est pas une science exacte.

Alors, tous au poste des fois que… et bonne saison.
« Il y a déjà eu des premiers mouvements »

Nicolas Thion, technicien à la Fédération des chasseurs 65, qui participe à ce comptage en col pyrénéen pour le compte du GIFS France, revient avec nous sur la migration 2007 et sur celle à venir.

« 2007 a été une année de migration précoce, avec des pics migratoires de la grande époque, mi-octobre, plutôt qu'en fin de mois », indique le technicien de la FDC 65.

Il n'y a pas de règles générales mais juste des constats, et l'an passé, « il y a eu une migration importante au niveau de la chaîne pyrénéenne ». Mais depuis deux-trois saisons, si le couloir central compte beaucoup d'oiseaux, le couloir littoral enregistre, lui, une très forte baisse, tout comme le couloir oriental qui stagne.

« On se demandait si cela ne venait pas du vent de Sud, mais l'an passé, avec le vent de Nord, la baisse est encore plus notable sur le littoral », continuait-il.
déjà des prises

Pour cette saison, il faut attendre, mais comme nous l'annonçait avant-hier un ami landais, des palombes « de passage » ont été posées et prélevées dans le Sud-Ouest.

« Les premiers mouvements de colombins ont eu lieu dans les Landes, ils ont enregistré du passage le week-end dernier. Et des palombes de passage. »

Car, depuis quelques années, il y a de plus en plus de palombes qui nichent dans le Sud, même si l'on est loin des populations du centre de la France. « On a plus d'oiseaux chez nous qu'il y a dix ans et certains ont fait des palombes, dans les Hautes-Pyrénées, pour l'ouverture », concluait le technicien de la fédération des chasseurs.
Portrait
Henri Fosseries, la palombe passionnément

Converser avec le septuagénaire Henri Fosseries, c'est entrer dans un bain de culture locale. « J'ai fait toute ma carrière à Alsthom. 41 ans. Les années d'apprentissage étaient alors prises en compte. » Pas étonnant de le retrouver alors dans l'effectif junior du XV des Cigognes. « Et on rivalisait avec le Stado », nous dit-il avec une certaine fierté. Demi de mêlée, il a aussi contribué au meilleur de l'US Rabastens.

Culture locale disions-nous. Les loisirs n'étaient pas aussi nombreux sept décennies en arrière. La chasse et l'entraide palliaient « ce manque ». C'est lors de vendanges qu'Aristide Davant initia le jeune chasseur à la palombe. Henri venait sans le savoir d'être inoculé du virus de la « maladie bleue ». Par la suite, Aristide lui fit reprendre une cabane abandonnée. Dans cette palombière, l'équipe se renforça des quelques figures locales telles les frères Lannes et Armand Save. Devinez quel était le sujet principal de discussion du lundi matin ? De ses trois fils, seul Jean-Pierre vient encore aujourd'hui guetter l'oiseau bleu. Une satisfaction pour Henri qui inventa en son temps la machine à fabriquer le grillage. Tout une série de plans aux cotes, de réalisations, sont encore consignées dans un dossier précieusement conservé en parallèle à quelques notes cynégétiques. Ils sont encore nombreux à venir solliciter le savoir d'Henri qui n'en fait pas mystère. Après un demi-siècle à tâcher de décrypter les va-et-vient des palombes, la passion habite toujours l'enfant de Tostat. « C'est toujours un plaisir d'y travailler. Il n'en passe plus comme avant. Et de loin. Autrefois, les anciens qui m'ont appris à chasser allaient à la palombière à 3 heures de l'après-midi et prenaient des palombes. Aujourd'hui, c'est l'heure à laquelle on rentre. Je vais commencer à chasser à la fin de la semaine prochaine. Ce sera bon vers la fin du mois. Cette année-là, j'en avais pris le jour du 11 novembre », nous dit-il. « Nous, les retraités, on y reste un peu plus tard. C'est un passe-temps », conclut-il en regardant le ciel de ce deuxième jour d'octobre. Si Henri Fosseries arrive à faire quelques prélèvements, elles serviront à la maîtresse de maison pour agrémenter les repas pris en famille ou avec les amis, histoire d'entretenir la flamme de la passion et de la convivialité.
AGRICULTURE
La fin du mulshing devrait « sauver » l'hivernage

Le mulshing, fait d'enfouir les résidus de maïs, est un souci pour l'hivernage de la palombe, comme pour la faune en général. Le seul moment où le maïs est intéressant, c'est l'hiver. Si les palombes viennent dans le Sud-Ouest, ce n'est pas uniquement pour le climat », expliquait l'an passé Nicolas Thion, technicien à la FDC 65. Cet hiver, les agriculteurs ne sont plus obligés d'enfouir les résidus de maïs, juste de broyer.

Aussi, les pigeons ramiers vont trouver, dans tout le Sud-Ouest, un garde-manger conséquent durant toute la période hivernale. Comme d'ailleurs, l'ensemble de la faune présente dans nos campagnes.
INTERNET
www.palombe.com Depuis huit ans maintenant, Olivier Maury est le webmaster de www.palombe.com, un site dédié exclusivement à l'oiseau bleu. « À l'origine, c'était juste pour chercher des infos et monter ma palombière », avoue le jeune Landais. Mais en huit ans, ce qui était au départ un petit site, ce que l'on nomme aujourd'hui blog, est devenu une petite entreprise, avec un salarié. L'an passé, en pleine période de chasse, les connexions journalières sont montées en deçà des 16.000. « Cette année, on devrait arriver jusqu'à 20.000 », précise Olivier Maury. « Mais le plus important, c'est le réseau d'observateurs que l'on a sur toute la France maintenant. On a d'ailleurs, l'an passé, été choisis comme partenaires de l'ONCFS dans l'opération de suivi », continuait -il. Un site Internet où chacun peut retrouver une multitude d'informations, concernant les modes de chasse, des recettes, un tchat, une boutique, mais aussi et surtout le logiciel de suivi journalier alimenté par les observateurs présents sur le territoire. Alors, après votre journée en cabane, n'hésitez pas à participer au suivi journalier de l'oiseau bleu. 		 
     
 
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Remonter Posté le 04/09/2012 par
 
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