Grippe aviaire: les pigeons voyageurs peuvent toujours voler

LA VOIX DU NORD mini_161203103611776199.jpg Alors que la crainte de pandémie de grippe aviaire grandit dans la région, depuis qu’un cas a été recensé à Marck-en-Calaisis, une race d’oiseaux défie les inquiétudes. Les pigeons voyageurs ont toujours le droit de voler malgré les restrictions draconiennes. Tous les animaux à plumes ne sont pas égaux face au risque de grippe aviaire. Le virus H5N8, transmissible à l’homme au contact d’oiseaux essentiellement, fait trembler 90 communes de la région, visées par les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais comme étant « à haut risque », tandis que le virus se propage dans de nombreux pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas, mais aussi chez nous, à Marck-en-Calaisis, où un cas a été recensé le 26 novembre. Lire aussi «Ce virus n’a ni la clé ni l’empreinte pour rentrer dans la serrure humaine» Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), le risque de propagation du virus entre les oiseaux migrateurs et les oiseaux d’élevage est très élevé, si bien qu’il a été demandé à de nombreux éleveurs d’oiseaux de confiner leurs volatiles pour leur éviter un contact lors du passage des oiseaux migrateurs… Et pourtant, les pigeons voyageurs, eux, peuvent continuer à voler. Race à part, le Columba livia – c’est son nom –, ne risquerait pas d’être contaminé . « C’est une espèce très résistante par nature, explique José de Sousa, chargé du dossier grippe aviaire à la Fédération de colombophilie française, et également président du club de Wervicq-Sud. Par dérogation ministérielle, nous pouvons faire des rassemblements, des événements, et laisser voler les pigeons. » Le pigeon : un oiseau pas une volaille Et que justifie un tel traitement de faveur ? « Les pigeons voyageurs de course ne font pas partie de la basse-cour, le risque qu’ils entrent en contact avec d’autres oiseaux migrateurs est très faible », ajoute-t-il. « Depuis 2015, les pigeons voyageurs sont classés comme oiseaux par la loi, et non plus comme volailles, précise Dominique Cufay, de L’Étoile colombophile tourquennoise et neuvilloise. C’est pour ça que nous avons le droit de les faire voler où nous voulons, sauf dans les zones à risques. Mais en cas de pandémie, les choses seront probablement différentes, même si nous n’en sommes pas encore là. » Et les autres pigeons ? « Ils n’ont rien à voir avec les pigeons de compétition, ce sont des oiseaux sauvages, comme les merles, insiste José de Sousa. Ils sont tout de même résistants, mais pas autant que les voyageurs ». Tant qu’ils sont résistants…


News écrite par François le samedi 3 décembre 2016 à 22:26

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