Hirondelles et pigeons nous aident à mesurer la pollution

hirondelle_bicolore_Tachycineta.jpg
Hirondelle bicolore
Victimes en première ligne de la pollution de l’eau et de l’atmosphère, ces oiseaux servent de bio-indicateurs des polluants.
par Janet Fang
Les oiseaux qui se nourrissent d’insectes éclos dans les cours d’eau ou les lacs peuvent aider à mesurer les efforts de dépollution. Malheureusement, leurs capacités comme bio-indicateurs de la pollution tiennent au fait que toute contamination dans les sédiments va inéluctablement faire son chemin dans les corps, les ½ufs et les petits de ces oiseaux, rapporte Nature.

Des produits chimiques toxiques appelés biphényles polychlorés (ou BPC, dits « pyralène ») sont apparues dans les ½ufs et les poussins de l’hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor, voir photo) près d’une ancienne fabrique de condensateurs à l’aire protégée Crab Orchard National Wildlife Refuge, dans l’Illinois. Des quantités importantes ont encore été trouvées sept ans après le début des efforts d’assainissement, ce qui a amené à déplacer plus loin les sédiments.

Les hirondelles présentent une contamination hyper-localisée, car elles fourragent sur des petites distances, habituellement moins de 800 mètres de leurs nids. Et les chercheurs peuvent les attirer dans des zones intéressantes en plaçant des nichoirs sur des poteaux, ce qui permet de constituer des expériences reproductibles.

Pour surveiller la qualité de l’air, les chercheurs se tournent vers les pigeons voyageurs (Columbia livia domestica). Comme beaucoup de ces oiseaux sont gardés dans des lofts dans les villes, ils respirent l’air ambiant et sont exposés aux mêmes contaminants environnementaux que nous. Et contrairement aux oiseaux sauvages, les détails de leur vie sont bien connus.

À Pékin et Manille, des chercheurs ont constaté que les pigeons avaient des poumons noirs et des testicules gonflés, comparés à leurs congénères de villes moins polluées en Chine et aux Etats-Unis, où leurs organes sont beaucoup plus sains. En outre, les poumons et les foies des oiseaux de Pékin contiennent jusqu’à quatre fois plus d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (sous-produits de de combustion de carburants fossiles).

Une partie de ces résultats ont été présentés à la réunion annuelle de la Société de chimie et de toxicologie environnementales (Setac) à Long Beach, en Californie, la semaine dernière.

Via Nature News


News écrite par François le samedi 24 novembre 2012 à 08:32

[ Imprimer ] - [ Fermer la fenêtre ]