Un pigeon voyageur épuisé se requinque sur un balcon

mini_190507103838123552.jpg par Lucie Fehlbaum - L’oiseau s’est perdu lors d’une course. Pris en charge par un refuge, il se porte bien. Un Genevois a fait une rencontre surprenante sur son balcon, le 1er mai. Un pigeon voyageur épuisé avait élu domicile sur sa terrasse histoire de se requinquer. Inquiet face à cet oiseau qui ne s'envolait pas et portait une grosse bague à la patte, l'homme a contacté le refuge SOS-Chats qui a pris le volatile en charge. «C'est la première fois que je m'occupe d'un pigeon, confie Valérie Derivaz. présidente de l'association de protection animale. Il était très familier, j'ai pu le prendre sans aucun problème». L'oiseau messager a finalement été confié au Centre de réadaptation des rapaces. Il va bien. Mais qui employait donc la tourterelle pour faire passer des missives? «L'armée n'utilise plus ces animaux, précise son responsable, Ludovic Bourqui. Cette pratique est désormais sportive. Des passionnés sélectionnent les plus rapides et les font voler lors de courses.» Récemment, un pigeon dressé a été vendu près d'1,5 million de francs en Belgique. Confusion des sens Du haut de ses trois ans, le volatile qui a pris sa pause sur le balcon genevois est plutôt âgé. Il vient de France et devrait être capable de rentrer chez lui. Outre la fatigue, une confusion d'orientation a pu pousser l'oiseau à prendre une pause sur le balcon. «Auparavant, les animaux rentraient quasi-tous à leur pigeonnier lors des concours. Aujourd'hui, de nombreuses ondes peuvent brouiller leurs sens, explique Ludovic Bourqui. Ils se perdent plus facilement.» Sport condamné L’association Protection Suisse des Animaux (PSA) a mené l’enquête lors de courses de pigeons voyageurs. Elle conclut que la moitié des volatiles ne retournent pas à leurs pigeonnier. «Ils s’égarent, sont victimes de prédateurs ou meurent complètement épuisés et misérablement.» Selon PSA, quiconque participe à ces compétitions assume la mort dans l’agonie de certains oiseaux et «remplit les conditions constitutives d’une maltraitance infligée intentionnellement». Le président de l'Association colombophile suisse contredit vivement l'enquête de PSA, estimant les pertes à 15% au maximum sur une saison de courses.


Article écrit par François le mardi 7 mai 2019 à 22:45

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