Un regain d'intérêt pour les pigeons voyageurs

LA DEPECHE
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Depuis quelque temps, l'association des Pigeons voyageurs de Castres est désignée comme le plus grand club colombophile d'Occitanie. Elle ne regroupe pourtant que 28 adhérents : la plus jeune, c'est Ana, 12 ans, elle est Lacaunaise ; le plus ancien, le Castrais Claude, est âgé de 83 ans. Tous sont animés par la même passion, le même respect pour l'oiseau et se retrouvent dans les concours organisés tous les week-ends par le club, du 1er avril au 31 juillet, auxquels participent des colombophiles albigeois et carcassonnais.



Créé en 1926 sous l'appellation Le Messager fidèle, le club est présidé depuis huit ans par Gilles Colombié, qui a assuré le poste de secrétaire pendant quatre ans. «Le jour où j'ai vu voler des pigeons voyageurs, j'ai voulu en savoir davantage sur cet oiseau, j'ai très vite apprécié ses facultés d'orientation et sa vitesse. Quand on débute l'élevage, le premier pigeon est toujours offert par un passionné.» Aujourd'hui, le président possède une centaine de volatiles.

L'oiseau des commémorations

Au cours des derniers conflits, le pigeon voyageur a joué un rôle majeur de messager. Sa capacité à assurer des liaisons, parfois en parcourant plus d'un millier de kilomètres, en fait un oiseau exceptionnel. Sa présence lors des commémorations du 11-Novembre ou du 8-Mai en témoigne. Son lâcher intrigue bien des écoliers.
Au préalable, il faut l'entraîner, lui apporter des soins quotidiens. «L'entraînement du pigeon se fait par palier, une distance toujours multipliée par deux, indique le président Colombié. Le pigeon qui parcourt une trentaine de kilomètres peut prétendre à concourir.» Pour rentrer à la maison, l'oiseau se fie à un… sixième sens, le magnétisme, mais également la position du soleil, les odeurs.

Entre 60 et 100 km/h

En 2018, Les Pigeons voyageurs se sont fixé trois grands rendez-vous : destination l'île de Ré le 16 juin, puis Cherbourg et Bruxelles ! «L'objectif, c'est rejoindre Castres le plus vite possible. Mais pour arriver à un tel challenge, il faut un mois de préparation environ, précise Gilles Colombié. Tous les pigeons engagés sont emportés à bord d'un camion de ramassage via le point de départ. Munis d'une bague électronique, ils sont enregistrés automatiquement quand ils rentrent au colombier. L'attente, c'est le plus stressant pour un éleveur. Mais c'est beaucoup d'émotion quand on voit son oiseau piquer pour rentrer à la maison, lui qui vient de loin. Un pigeon vole entre 60 et 100 km/h en moyenne. Le but de l'entraînement, aussi, est d'arriver à ce qu'il se détache du peloton, il faut qu'il tire au plus court. C'est le côté le plus complexe du travail, lui apprendre le chemin le plus court car l'orientation est innée !» Certains concurrents ne rentreront jamais à la maison…

«Participer à des concours, c'est tout l'intérêt du club, termine le président. Les résultats permettent d'apprécier la performance de l'oiseau et son état physique. On ne sollicite jamais un pigeon malade.» Avec 30 000 licenciés environ recensés en France, l'élevage du pigeon voyageur semble connaître un regain d'intérêt. «On dirait que c'est en train de repartir, constate Guy Colombié. Les gens ont de plus en plus envie d'un retour à la nature, de rêver un peu !»


Des champions

Récemment, les sociétaires des Pigeons voyageurs de Castres étaient réunis pour la remise des prix de la saison 2017. Antoine Péreira, champion d'Europe 2003, et Tony Thomas, sélectionné pour les championnats du monde 2014, ont dominé cette saison. Jacques Chibaudel se classe très bien sur des concours de longue distance à l'île de Ré et Alençon.




Article écrit par François le dimanche 19 novembre 2017 à 15:29

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