Un couple de Rugles se passionne pour les pigeons

LE REVEIL
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Si on connaît très bien les courses de chevaux, celles de pigeons sont plus confidentielles. Des passionnés à travers le monde perpétuent pourtant la tradition de la colombophilie militaire avec des concours de vitesse.
Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, les pigeons voyageurs étaient utilisés pour délivrer des messages à plusieurs centaines de kilomètres. Un moyen de communication considéré comme fiable. Un siècle plus tard, ils sont toujours des centaines de colombophiles passionnés à perpétuer cette tradition à travers le monde.

Exemple à Rugles, où Thierry et Nathalie Jeanpierre sont respectivement président de la commission sportive de l’Orne et présidente du Groupement colombophile de l’Orne. Un groupement qui, comme son nom ne l’indique pas, regroupe 98 amateurs du Mans, Alençon, Flers, Glos-la-Ferrière, Rugles, Nonancourt, Verneuil-sur-Avre, Lèves (Eure-et-Loir)…

Dans le monde

Si les pigeons des colombophiles ne servent plus à envoyer des messages, ils participent à des concours de vitesse. Tous les pigeons inscrits sont ramassés par le groupement et transportés par camion jusqu’au lieu de lâcher. De 1 000 à 17 000 individus peuvent ainsi être lâchés simultanément pour un seul concours. La mairie de L’Aigle et la zone industrielle de Saint-Ouen-sur-Iton sont par exemple des points de lâchers, dont le contrôleur n’est autre que Thierry Jeanpierre.
Chaque région a ses concours, et différentes catégories selon l’âge et le sexe du pigeon. La saison sportive se déroulant d’avril à août, les pigeons du couple Jeanpierre vont ainsi participer à plusieurs concours fédéraux au Mans, à Pau, Cholet, Bayonne… Leur but est de revenir chez leur propriétaire colombophile dans leur catégorie : vitesse (100 à 250 km), demi-fond (250 à 500 km), fond (500 à 900 km) ou grand fond (plus de 900 km).

Le monde n’est pas en reste puisque la colombophilie est aussi une passion développée au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Espagne, au Portugal, en Belgique, au Japon…

De vrais athlètes

La colombophilie ne laisse rien au hasard. Chacun des 160 pigeons du couple Jeanpierre a un numéro d’identité, un carton de propriété et une bague électronique qui enregistrera son passage lors d’un concours. « Avant, c’était manuel, il fallait attendre et ne pas rater leur arrivée », se souvient Thierry Jeanpierre. La vaccination de chaque individu est aussi nécessaire pour concourir.
Un pigeon peut voler jusqu’à environ 120 km/h. Si bien que, lorsqu’ils sont lâchés à Barcelone, ils sont de retour à Rugles le jour même. Certaines races sont également plus adaptées à certains types de vitesse. « Il faut les suivre et avoir l’½il lors des entraînements, poursuit le passionné qui a commencé à la fin des années 70. Comme pour les sportifs, il faut d’abord les entraîner sur des petites distances. » De vrais athlètes.

La question que se poseront les néophytes est : mais pourquoi les pigeons reviennent ? « C’est leur instinct naturel de revenir à leur lieu de naissance, explique Thierry. On peut aussi leur enlever les femelles pour les motiver. »
Possibilité de perte

Parfois, les pigeons peuvent aussi s’égarer et ne jamais revenir. La faute aux conditions météo comme le vent ou la chaleur. La saison dernière, le couple Jeanpierre en a ainsi récupéré deux venus d’Allemagne, un des Pays-Bas, des Anglais et un Belge, baptisé Roucool, dont Le Réveil vous racontait l’histoire l’été dernier. Ils peuvent aussi être récupérés par d’autres colombophiles. « J’ai une femelle qui est revenue avec une ficelle autour de la patte, elle avait été attachée », se rappelle Nathalie. « Nous avons des pigeons qui sont revenus avec des ailes abîmées, ajoute Thierry. Il faut faire attention aux pigeons de belles couleurs, il y a une petite possibilité de perte. »

Marché le 25 mars

Le couple installé à Rugles depuis les années 90 est soucieux de transmettre cette passion en perte de vitesse. « Il y a de moins en moins de colombophiles, regrettent les Ruglois. Avant, il y avait trois sociétés à L’Aigle, une à Saint-Michel-Thubeuf, Le Merlerault, Sées, Domfront… Les gens sont décédés, et nous sommes obligés de regrouper les sociétés. Mais nous avons du mal à trouver des gens intéressés. »

Si des curieux veulent se renseigner, ils peuvent contacter le couple. « Je suis prêt à leur donner des pigeons », annonce également Thierry. Sinon, comptez entre 20 et 30 ¤ pour un individu. Justement, le prochain marché organisé par le Groupement de l’Orne se tiendra samedi 25 mars à Juignettes, avant une grande exposition régionale à la salle des fêtes de Verneuil-sur-Avre, en novembre, qui réunira environ 600 pigeons. Le moment idéal pour se lancer ?




Article écrit par François le vendredi 24 mars 2017 à 13:51

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