Le pigeonnier

La première étape lorsque l’on devient colombophile est de s’occuper de la construction d’un colombier. Le premier conseil en la matière est d’aller visiter un maximum d’installations afin de se faire une idée sur le matériel choisi et ce selon que l’on dispose de peu ou de beaucoup de place. Il faut savoir que selon l’endroit où le colombier sera placé, il pourra se montrer très bon ou très mauvais et ce quel que soit le budget que l’on y aura consacré. Un petit pigeonnier fait de bric et de broc, mais situé idéalement, se montrera plus rentable que la Mercedes des colombiers ne bénéficiant pas d’un environnement sain.
L’idéal reste bien sûr les pigeonniers que l’on peut « fabriquer » dans un grenier recouvert de pannes flamandes. Le système des petites boîtes dans une grande est vraiment idéal, mais il faut se rendre compte qu’à notre époque très peu d’habitations se prêtent encore à ce genre de construction. Dans la majeure partie des cas, c’est vers le colombier de jardin qu’il faudra se diriger. Priorité sera encore ici donnée au colombier en dur, blocs Itong ou Parpaings, qui sera moins exposé aux variations de température. C’est un paramètre assez important qui est ici mis en évidence, surtout en période de jeu, moment où l’on veut canaliser au mieux la forme. Il sera encore possible de jouer avec les entrées de ventilation dans les colombiers en bois et ce toujours dans le but d’éviter les grandes différences de température entre le jour et la nuit au sein des installations.
L’orientation des colombiers est primordiale. L’idéal est de pouvoir disposer les entrées dans une limite se déplaçant de l’Est jusqu'au Sud-Est. C’est de cette manière que l’on permettra le mieux aux rayons de soleil de pénétrer au fond des casiers dès le matin, mais également de faire en sorte que ces entrées ne soient pas attaquées directement par les pluies et qu’enfin les fortes chaleurs ne rende trop étouffante l’atmosphère au cœur de l’été. Les autres points cardinaux peuvent également être utilisés pour les entrées, il faudra alors veiller à assurer ces entrées contre les attaques des pluies ou du soleil, quelques panneaux bien utilisés se montreront d’un précieux apport. Si on doit faire un choix, on donnera donc la préférence des meilleurs points cardinaux aux pigeons de jeu, les reproducteurs, dont il est préférable que le colombier soit muni d’une volière sur le devant, trouveront de bonnes conditions, même à l’Ouest. Il est mieux de ne pas installer de colombiers avec orientation au Nord, cela serait catastrophique, sauf en cas d’aménagements exceptionnels, comme la pose de tuiles translucides ou encore de panneau sur le derrière, laissant passer la lumière et par conséquent le soleil.
Le point le plus important lors de l’installation est de veiller à la bonne circulation de l’air. Il faut savoir que selon que le colombier soit posé en pleine nature ou entouré de maisons ou d’arbres, il faudra agir de manière différente pour la bonne gestion de cet apport d’air neuf. Le test de la cigarette est à ce point le meilleur qui puisse exister. L’idéal est que l’air entre par le dessous et puisse sortir par le dessus, sans qu’il ne soit projeté directement sur les oiseaux. Le test de la cigarette sera répété suivant les différentes conditions météorologiques qui viendront à chaque fois modifier l’apport. Il faut parfois de nombreuses semaines avant d’arriver à créer des conditions idéales, mais le jeu en vaut la chandelle.
Le colombier de veuvage idéal en ce qui concerne le jardin est celui qui dispose sur son devant d’un couloir et qui permet de la sorte de « jouer » avec l’ouverture ou la fermeture des fenêtres suivant les conditions. Un drap sur le devant des compartiments préservera des regards aux alentours qui pourraient être sources d’énervement. Il est frappant de constater que la santé se ressent directement de la bonne ou mauvaise adaptation des colombiers et que de petites améliorations peuvent se remarquer directement dans la consistance des fientes.
En ce qui concerne l’aménagement du colombier des veufs, il existe une multitude de modèles, le simple casier à deux compartiments se révélant toutefois bien moins onéreux et aussi bon que les premiers nommés.
Les casiers au colombier d’élevage, pour être idéaux, seront fabriqués de manière telle à ce que l’on puisse surmonter le plateau d’une hauteur d’au moins 15 cm. Cette façon de procéder évite la casse lors des bagarres qui pourraient se déclencher. Dans la même idée, il n’est pas inutile de peindre les différents casiers dans différents tons, le pigeon faisant erreur sur sa propriété le voyant plus rapidement.
L’aménagement du colombier des jeunes sera différent suivant que l’on joue ou non la jeune génération. On peut alors aller du simple perchoir en V retourné au casier de veuvage proprement dit.
Préférence sera donnée au plancher en bois, bien lisse et très facile à nettoyer. Celui qui opte pour les caillebotis devra faire en sorte que les jeunes nouvellement sevrés puissent disposer d’une surface plane dans les premières semaines de vie, le contact direct entre les caillebotis et le bréchet en voie de formation déboucherait sur des déviations de ce dernier.
Les points essentiels dans la construction d’un bon colombier, outre ceux relatifs aux points cardinaux, sont ceux de la lumière, de la chaleur et surtout de la sécheresse. Il faut lutter afin que l’humidité ne soit pas admise au sein des installations, elle est source de tous les maux.
Le débutant ne devra pas se laisser tenter par les magnifiques pigeonniers des plus grandes vedettes en se disant qu’il n’a pas les moyens de se les offrir, mais bien se dire qu’avec un peu d’astuce et beaucoup d’observation il pourra en fabriquer d’aussi bons et bien moins coûteux.
De bons petits pigeonniers, peuplés d’un nombre raisonnable d’oiseaux, apporteront bien plus de plaisir que d’onéreux achats et un nombre trop grand à gérer.


Article écrit par jpdelmarle le lundi 21 août 2006 à 11:46

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