La colombophilie, un hobby, mais aussi un refuge

Des catastrophes comme celles de hier matin où, dans un merveilleux coin de France, cent cinquante vies ont été pulvérisées en un instant vous font faire face à la réalité du quotidien. Des familles Allemandes qui se faisaient une joie de revoir leurs enfants après une semaine d’absence vont devoir apprendre à vivre sans eux. De jeunes parents ont été confrontés au problème de ne pas savoir comment mettre en sécurité les bébés qu’ils allaient présenter à leur famille. Des centaines de personnes pour qui la journée était comme toutes les autres sont plongées dans la douleur avec cette perte brutale.
On a beau ne pas être directement concerné par ce drame épouvantable, avoir la chance qu’aucun membre de la famille n’ait été touché, il n’est pas possible de rester insensible et de ne pas éprouver un mal-être.
Comme il est alors bon d’aller reprendre les enfants à la sortie des cours, d’avoir des nouvelles des petits-enfants et de savoir que tout le monde va bien. D’avoir cette merveilleuse chance que la journée ne se terminera pas dans les cris et la douleur. De pouvoir pester contre cette saloperie de mémoire qui ne permet plus d’apporter directement les bonnes réponses pour les devoirs et de s’énerver pour une leçon mal travaillée.
Pouvoir aller aux colombiers et décompresser prend, de tels jours, des allures encore plus importantes que les autres. C’est là que l’on se rend compte que de pouvoir prendre part à un hobby tel que la colombophilie est une merveilleuse activité pour pouvoir faire la paix avec soi-même, tout remettre à zéro et évacuer les mauvaises ondes traversées.
En ce jour de pluie, les pigeons devant de la sorte demeurer à l’intérieur, la relation privilégiée avec les oiseaux est encore poussée plus loin. Deviner la couleur qu’aura ce petit issu d’une union nouvelle. Apprécier le premier jeune venant d’un vieux couple ayant déjà donné de belles satisfactions. Nourrir la jeune génération en les obligeant à venir chercher leur pitance au creux de la main et ainsi pouvoir sentir le frémissement des plumes sur les bras. Taquiner la «Fifille», ce pigeon apprivoisé venant souvent squatter un des fauteuils de la maison à la plus grande joie de la plus âgée de mes petites-filles. Prendre les futurs veufs en mains et les imaginer avec leur poids de forme, prêts à accomplir de longs périples desquels ils reviendront en fendant le ciel justifiant, l’espace de quelques secondes, tout le temps passé à les bichonner.
Nous avons bien de la chance d’avoir choisi un tel hobby. Tout au moins pour ceux qui l’ont fait en pensant au côté noble de l’activité. Pouvoir ainsi se vider la tête, simplement en partageant d’agréables moments en compagnie de ces merveilleux oiseaux. C’est un luxe qu’il nous faut apprécier chaque jour.


Article écrit par jpdelmarle le mercredi 25 mars 2015 à 12:03

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