LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ | Symbole de paix, le pigeon va être associé à l'année de l'olympisme. Le 30 juin, à l'initiative de la fédération colombophile de Saint-Omer, plus de 2 000 oiseaux du Pas-de-Calais vont revenir chez eux après avoir survolé Londres.
Benoît Cailliez a entraîné les colombophiles du Pas-de-Calais dans une opération originale.
PAR JEAN-MARC SZUBA
On le sait peut-être, le Pas-de-Calais a voulu s'associer à la tenue des Jeux olympiques de Londres. Notamment en modernisant ou en construisant des équipements sportifs performants (la salle de gymnastique d'Arques notamment) qui permettent aux athlètes de se préparer à proximité de l'Angleterre.
Dans le même temps, le département a décidé que 2012 serait l'année de l'olympisme et de la jeunesse, ce qui devait donner lieu à des animations originales.
Et c'est ainsi que Benoît Cailliez, de la fédération colombophile de Saint-Omer, a proposé un lâcher de 2012 pigeons du Pas-de-Calais. « Il fallait donner du sens à cette idée : le pigeon a été impliqué dans de nombreuses batailles pour porter des messages. C'est aussi lui, ou la colombe, qui symbolise la trêve olympique, quand les guerriers déposent les armes pour s'affronter sportivement. » Il y a eu quelques réticences chez certains colombophiles à faire passer leurs oiseaux au-dessus de la mer. « Il n'y a pas de problèmes, Tous les week-ends, des Anglais viennent lâcher leur pigeons chez nous, souvent au départ de Lillers », rassure Benoît Cailliez.
Si l'idée émane des colombophiles audomarois, elle a été proposée aux 125 sociétés du département. Un ramassage sera effectué le jeudi 28 juin dans 55 points du Pas-de-Calais. Les pigeons seront lâchés au nord-est de Londres, ce qui les fera passer au-dessus de la capitale et de certaines installations sportives. Ils auront à parcourir de 176 km pour ceux basés à Calais, à 285 km pour ceux originaires de la région d'Arras, dont 33 km au-dessus de la Manche. Un classement sera établi à la meilleure vitesse moyenne, par société et pour le département.
Les organisateurs ont aussi souhaité impliquer des collégiens, une manière d'assurer la promotion de la colombophilie : « On leur présente l'utilisation des pigeons dans l'histoire. Ça va de l'arche de Noé en passant par les civilisations antiques qui s'en servaient pour acheminer des informations. Même à l'heure d'Internet, ça continue : des insurgés irakiens communiquent parfois ainsi de quartier à quartier. Les collégiens sont très intéressés aussi par le sens de l'orientation des pigeons. On profite également de nos interventions pour évoquer les valeurs de l'olympisme », poursuit Benoît Cailliez.
Les collégiens participants seront associés jusqu'à la veille du lâcher. Le vendredi 29 juin au matin, certains se retrouveront au cap Blanc-Nez où ils bagueront quelques-uns des pigeons qui prendront ensuite le chemin de l'Angleterre. Avec un message de paix, celui, quasi universel, que les pigeons et les colombes portent dans les airs. •
La Voix Du Nord