LA DEPECHE : Blagnac. Ce cuisinier ne ferait pas de mal à un pigeon
Ne comptez pas trouver du pigeon au menu du restaurant universitaire de l'Iut de Blagnac, et pas seulement pour une question de coût. « C'est une question sentimentale, avoue Bruno Perez, le chef cuisinier de l'établissement, tout comme les passionnés de chevaux ne peuvent imaginer l'existence d'une boucherie chevaline, et a fortiori pratiquer l'hippophagie ».
Passionné, il l'est, Bruno, pour la centaine de pigeons voyageurs qu'il possède avec son frère, à son domicile. « Tout a commencé en 1978, explique-t-il, lorsque j'ai pris contact avec le milieu colombophile toulousain, après avoir découvert un pigeon voyageur blessé ».
Un événement qui a réveillé en lui sa double filiation. « Mon enfance en Corse, dans une petite ferme de montagne, aux côtés de mes grands parents », se remémore-t-il. Idéal pour côtoyer les animaux de la ferme en milieu naturel et observer leur développement. « Et les origines nordistes de ma mère, haut lieu de la colombophilie, qui alimentait la vie sociale, permettant aux mineurs de défier les ingénieurs des mines lors des compétitions », poursuit-t-il.
Chronométrage
Lui-même participe aux concours, de début avril à fin juillet, après des entraînements, comme ce mardi, et le lâcher d'une cinquantaine de sprinters, depuis le parking de l'IUT de Blagnac. « Ils auront mis moins de 40 minutes pour rejoindre la maison », raconte-t-il. Un chronométrage, grâce aux puces, électroniques celles-ci, fixées aux pattes des volatiles, et au lecteur électronique, placé à l'entrée du colombier.
Comme pour l'athlĂ©tisme, il possède des spĂ©cialistes de courte distance (infĂ©rieure Ă 100 km), puis du demi-fonds (300 Ă 500) et enfin du fonds (jusqu'Ă 1 000 km), il a mĂŞme effectuĂ© des lâchers depuis Amsterdam. Vainqueur de nombreuses compĂ©titions, il sait que l'alimentation est essentielle pour ces athlètes. Comme pour les Ă©tudiants qui veulent voler loin et haut…
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