Les pigeonniers sont toujours à l'honneur

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Les pigeonniers sont l'un des éléments architecturaux les plus caractéristiques de notre département. Construits principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles, ils pointent le bout de leur toit au milieu des champs du Quercy et de la Lomagne.

Drôle de petite construction que le pigeonnier. Présent dans beaucoup de régions françaises, on en trouve des centaines dans le Tarn-et-Garonne, essentiellement dans le Quercy et la Lomagne.

Définit comme le bâtiment servant au logement et à l'élevage des pigeons, il a deux fonctions. La première, la nourriture, s'explique par la nécessité au Moyen âge de trouver des compléments alimentaires aux céréales. Sa seconde vocation était la production d'engrais, la colombine, particulièrement appréciée par les cultures exigeantes telles que les vignes et les vergers. Ces deux usages en faisaient une source de revenu conséquente.

Au coeur de la révolution française

Mais surtout le pigeonnier était un symbole de richesse et de puissance incontesté car sa construction était réservée au seigneur. Dans le Sud, ne pouvaient disposer de pigeonnier que ceux disposant d'une certaine richesse et superficie de terres données. Ainsi, le droit de colombier fut une des questions centrales des cahiers de doléances adressés par les Français au roi avant les États Généraux de 1 789 et furent abolis avec les autres privilèges à la révolution. Un nouveau droit gagné, les pigeonniers se multiplièrent au XIXe siècle.
Au c½ur du patrimoine local

La région Midi-Pyrénées compte à elle seule plus de 2000 pigeonniers. En Tarn-et-Garonne on en répertorie entre 5000 et 6000, le plus ancien, celui de l'abbaye de Mont auriol à Montauban datant de 1 546.

Côté architecture, si certains empruntent au style Languedocien, beaucoup ont développé une identité quercinoise propre. Typiquement, le pigeonnier tarn-et-garonnais est monté sur piliers et « Lou capel », la caisse qui abrite les pigeons, est de forme quadrangulaire en colombages à pans de bois. Enfin, le toit est dit en « pied de mulet » car composé de deux pans décalés en escalier entre lesquels se trouvent des trous d'envols pour les oiseaux.
Des pigeons aux chambres d'hĂ´tes

Afin de conserver cet élément essentiel du paysage local, de nombreux pigeonniers ont été restaurés et transformés en gîtes ruraux ou chambres d'hôtes. Cependant il existe une manière plus accessible de les découvrir : se promener au hasard des routes et des sentiers de campagne. Pour vous guider les offices de tourismes de Valence-d'Agen et Beaumont de Lomagne ont créé des circuits des pigeonniers. Une seule règle : respecter la propriété privée et les observer depuis la route.
Infos pratiques

Les circuits des pigeonniers :

- En Lomagne : cartes répertoriant les 24 pigeonniers répertoriés disponibles aux offices de tourisme (maison Fermat) de Beaumont-de-Lomagne, 3, rue Fermat, Tél. 05 63 02 42 32, et de Lavit, boulevard des Amoureux, Tél. 05 63 94 03 43.

- Sur la Communauté de Communes de Deux Rives : découvrez les 33 pigeonniers répertoriés en deux circuits de 62 et 66 km partant de Valence-d'Agen le long des deux rives de la Garonne. On peut les faire en voiture ou à vélo. Guides disponibles aux offices de tourisme de Valence-d'Agen et d'Auvillar et à la Communauté de Communes de Deux Rives.


Article écrit par François le jeudi 25 août 2011 à 12:11

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