Ouvrez, ouvrez la boutique au pigeon

Mont-de-Marsan
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Depuis une dizaine de jours, les commerçants de la rue Frédéric-Bastiat tentent de sauver le pigeon. photo pascal bats

Quand certains cherchent à enrayer la propagation des pigeons dans les villes, d'autres essaient de les sauver. C'est le cas d'une commerçante qui a fait d'un volatile à la grise robe coincé dans un magasin fermé son cheval de bataille.

Le début du calvaire a commencé il y a une dizaine de jours pour le pigeon. Entré par la cheminée de l'ancien pressing de la rue Frédéric-Bastiat, l'oiseau ne savait pas encore qu'il ne pourrait en sortir.

Emprisonné dans ce vieil établissement, fermé depuis maintenant six ans, il a pu survivre jusque-là grâce aux bonnes âmes qui l'ont pris sous leur aile. Ses anges gardiens, ce sont les gérantes du restaurant Sérénité, qui fait face à l'ancien magasin.

Tous les jours, Catherine Bigueur-Lescure et sa fille lui glissent à boire et à manger, en poussant tant qu'elles peuvent la porte d'entrée en verre, fermée à clé.
« Instinct de survie »

Mais lui permettre de survivre, c'est bien tout ce qui est en leur pouvoir. « On a essayé d'appeler la mairie, les pompiers, le commissariat, la SPA, des associations de protection d'oiseaux... » Autant de services qui ne sont pas habilités à faire quoi que ce soit sans l'autorisation de la propriétaire, qu'aucun commerçant de la rue ne connaît directement et n'a pu avoir au téléphone. « Sans son aval, entrer dans le magasin serait purement et simplement de la violation de domicile. Ç'aurait été un chien, on serait sûrement intervenu, mais on ne va pas casser la vitrine pour un pigeon », dit-on chez les pompiers.

C'est justement cela qui inquiète la restauratrice, qui sent bien que la situation est aussi bloquée que son pigeon. « Au début, il a eu l'instinct de survie. Mais maintenant, c'est le désespoir. Il fait les cent pas devant la porte, attendant que quelqu'un vienne le libérer». Hier matin, l'affiche blanche qui couvre de l'intérieur les vitres de l'enseigne a été déchirée. « Ça lui donne un peu de lumière et par la même occasion, les passants peuvent voir dans quelle misère il est », se réjouit la fille de la commerçante.

Alertée hier matin, la Brigade de l'environnement de Mont-de-Marsan a décidé de prendre la situation en main en cherchant à contacter la propriétaire et lui prier d'ouvrir la porte.

Le seul moyen pour que le pigeon recouvre sa liberté et rejoigne les siens !

Virginie Ramel


Article écrit par François le samedi 13 août 2011 à 08:37

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