Fiona, 8 ans et déjà colombophile, aura aujourd'hui les yeux levés vers le ciel

dimanche 05.06.2011, 05:11 - La Voix du Nord
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Fiona entre son grand-père (à g.) et son oncle. Remarquez la prise en main particulière du pigeon qui révèle une vraie colombophile.
« Je voyais mon papy et mon tonton qui faisaient des concours avec des pigeons et ça m'a donné envie de faire comme eux. » ...

À la limite, vous avez tout compris à la lecture de cette simple phrase. Fiona Siboine, 8 ans, une jeune Douaisienne du Faubourg de Béthune, a pour centre d'intérêt, depuis un an, la colombophilie. Et elle va lâcher ses pigeons pour son premier concours, aujourd'hui.

La surprise est double : les amateurs - ainsi s'appellent les coulonneux entre eux -, sont une collectivité d'hommes à presque 100 % et souvent des hommes plutôt âgés. Ce n'est pas nous qui le disons, mais Bernard Desmarets, le président de l'Union colombophile de Douai et oncle de Fiona. Le « tonton », c'est lui. Et le grand-père, c'est Michel Maguire, amateur lui aussi.

C'est cette double ascendance qui explique que Fiona soit une « amatrice ». Mais elle est venue de son plein gré vers ce loisir exigeant : « On a eu la surprise de voir Fiona s'intéresser aux pigeons et vouloir les élever. » Il est encore trop tôt pour dire si cet intérêt deviendra une passion, mais certains faits sont indéniables : « J'ai demandé à mon papy de me faire un pigeonnier pour mon anniversaire. » M. Maguire s'est exécuté et a construit, dans le petit jardin de sa maison, un pigeonnier à taille d'enfant qui contient une dizaine de pigeons. Plus loin, il y a le sien, qui en rassemble quatre-vingts.
Patience, organisation

Mais s'occuper d'un petit pigeonnier, surtout quand il accueille des pigeons destinés à des concours, demande de l'investissement.

C'est M. Maguire, retraité, qui s'en occupe la plupart du temps. Mais Fiona, quand elle rentre de l'école Paul-Painlevé en fin d'après-midi, ou quand elle n'a pas classe, se coltine l'entretien du pigeonnier qu'elle a réclamé, ce qui n'est pas une sinécure. Remplir les bacs de graine, voir si les pigeons vont bien et surtout, corvée inévitable, nettoyer le sol pour y enlever d'abord les fientes, les plumes, etc. Car s'il est une règle d'or que tout colombophile doit respecter, c'est bien celle-ci : le pigeonnier doit être impeccable sinon les pigeons tombent malades. Et pas question de produits chimiques que les volatiles ne supporteraient pas : tout doit être récuré à l'eau chaude et à l'huile de coude. « Fiona est obligée de s'organiser pour s'occuper de son pigeonnier, donner à manger et à boire aux pigeons, etc. Pour un enfant, la colombophilie développe au mois deux sens, la patience et l'organisation », souligne M. Desmarets.

Une explication néanmoins nous manque : le pigeon est un animal qui ne renvoie pas d'affection, à l'inverse d'un chat ou d'un chien. Alors Fiona, qu'est-ce qui t'attires chez les pigeons ? « Les chiens peuvent mordre et les chats griffer. Mes pigeons, je leur fais des gros bisous tous les jours. » Dont acte.

Son grand-père et son oncle entraînent les volatiles, qui sont des jeunes suivant la classification officielle de la fédération de colombophilie, qui comporte trois catégories de concours : pour les jeunes pigeons (qui ont moins d'un an et bagués cette année), pour les 1 an (ceux bagués l'année dernière) et pour les vieux (bagués les années précédentes). Ils les emmènent à quelques kilomètres et les volatiles reviennent au pigeonnier. Cet entraînement annonce un grand jour pour Fiona : inscrite au championnat de jeunes amateurs colombophiles, elle dispute donc son premier concours, sur Dury (Oise), aujourd'hui. La petite fille est en train de déployer ses ailes. • J-L. R.


Article écrit par François le dimanche 5 juin 2011 à 08:06

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