À vos marques... prêts... envolez-vous ! Dimanche, les courses entre pigeons reprennent. Au grand plaisir de Michel Dubois, colombophile à la vie, à la mort. PAR CHLOÉ TISSERAND
57 ans, 300 pigeons et le premier prix du championnat d'Europe en 1994. Le président du Groupement des colombophiles de Saint-Omer, Michel Dubois, est un joueur de fond. « Moi, je suis plus sur la course à grande distance parce que j'ai peu de temps et que ça demande moins de soins. Mais le vrai colombophile, c'est le joueur de vitesse. Sur les grandes distances, il suffit d'avoir une bonne sorte de pigeon. Sur la vitesse, il faut être plus soigneux, être attentif aux petits détails, sentir si le pigeon s'est trop entraîné par exemple. » Les pigeons sont lâchés loin de leur pigeonnier. Équipé d'une bague codée, avec son instinct, le premier gagne son nid, il est enregistré et remporte la course. Du sprinter au joggeur, le pigeon peut voler sur 100 à 250 kilomètres (vitesse) ou sur 500 à 700 kilomètres (fond). « On les lâche à Marseille à 6 h 30, les pigeons reviennent à 8 heures le soir », illustre Michel Dubois. Au delà , ce sont les concours internationaux qui atteignent les mille kilomètres.
Cette fois, les pigeons seront bichonnés. Pour les emmener loin de leur abri, le groupement de colombophiles ne fait plus appel à des transporteurs. Il assure lui-même l'acheminement de cinq mille pigeons dans son camion, là où « ils ne sont pas traités comme du bétail mais comme des sportifs vaccinés et soignés ». Ça passe par ça aimer les pigeons. L'Audomarois compte 450 colombophiles.
Pour la course d'avril, Michel Dubois ne lâche que cent pigeons. Les autres sont des reproducteurs ou « à la maison de retraite ». Le président utilise la technique du veuvage pour donner l'envie au pigeon de vite retrouver son dortoir. « Quand va arriver la compétition, on lui enlève la femelle, quand il rentre on le met en couple. » Soixante-sept concours toutes disciplines confondues attendent les amateurs cette année. Michel Dubois les « fera sans doute à peu près toutes ! » Déjà quarante ans qu'il est adepte. « À 17 ans, mon voisin Christian, qui est belge - la Belgique est le berceau de la colombophilie - m'a donné un, deux pigeons. Je me suis fait ma p'tite volière et je me suis acheté une licence. Le virus ne m'a jamais quitté et je ne saurai pas arrêter ! » •
Groupement de colombophiles de Saint-Omer : renseignements au 03 21 39 14 96 ou 03 21 39 11 78. http://pigeonaudomarois.e-monsite.com