Montréal. Des champions poids plumes

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C'est une activité moins pratiquée dans le Sud de la France malgré quelques associations dont une à Carcassonne. Depuis peu, le champion de France des pigeons voyageurs est un habitant de Montréal.

Il raconte être capable d'attendre des heures, assis sur une chaise, à guetter leur retour. À Montréal, Francis Bury est connu pour être chef d'une entreprise en bâtiment. On sait moins de cet entrepreneur, installé en Malepère depuis 2003 après avoir quitté la région du Tournaisis en Belgique où il est né, qu'il est un colombophile averti. Francis Bury vient d'être sacré champion de France 2010, toutes catégories, au terme d'une saison de haute volée aux commandes d'une escadrille de pigeons au long cours.

« Je suis tombé dans la plume tout petit », se souvient Francis Bury. Avant lui, son grand-père et son père, tour à tour, ont collectionné les trophées dans une Belgique passionnée depuis la nuit des temps par le pigeon voyageur. « Chez nous, la colombophilie est un sport national ». C'est moins vrai dans le Sud de la France, Francis Bury ne désespère pas être prophète en son nouveau pays depuis qu'un représentant du Président de la République française lui a remis un vase de Sèvres, trophée offert au vainqueur du championnat national.

Au fond de son jardin, le columbarium construit par Francis Bury ressemble à tout autre pour le néophyte. À écouter son propriétaire, il s'avère que ce pigeonnier est une base d'entraînement pour des sportifs de haut niveau. De quelle façon un pigeon lâché à 500 ou 1 000 km trouve-t-il le chemin pour rentrer au bercail ? Les Belges expliquent que les pigeons voyageurs s'orientent par rapport au soleil, raison pour laquelle ils ne procèdent jamais à des lâchers quand le ciel est trop bas ou par une température inférieure à 14°. Cependant nul n'a percé le véritable secret de ces oiseaux. Francis Bury a sa petite idée sur la question, elle tient dans un sentiment chez les pigeons comme chez les humains : la jalousie. « La jalousie est une très bonne motivation, explique sérieusement le champion de France. La semaine précédant un concours, je sépare mes pigeons compétiteurs d'avec leurs femelles. Je les autorise à être ensemble juste avant de partir en concours. Je suis persuadé que le pigeon dès qu'il est en vol n'a qu'une idée en tête, retrouver sa compagne le plus vite possible ». À son titre tricolore, Francis Bury vient d'ajouter une médaille de bronze au championnat d'Europe. À Montréal, désormais, le pigeon voyageur ne compte pas pour des plumes.
mistral marathonien des airs

Dans l'élevage de Francis Bury, le champion des pigeons voyageurs porte le nom de « Mistral ». Rapide comme le vent, cet oiseau a gagné deux concours dont l'un avec vingt minutes d'avance sur le second. Aujourd'hui « Mistral » se consacre à sa reproduction. En 2010, Francis Bury a participé à vingt-six concours avec une colonie de huit vieux pigeons, trente-deux yearlings (âgés d'un an), et quatre-vingts jeunes. En 2011, le nouveau champion de France a prévu de participer à treize concours de vitesse, sept en demi-fond, sept en fond et sept réservés aux jeunes pigeons voyageurs. La saison s'annonce longue pour l'entrepreneur de Montréal qui a va à présent remettre son titre en jeu.
repères
Le chiffre : 170 000

euros > Record. C'est la somme déboursée dernièrement par un colombophile japonais pour l'achat d'un pigeon voyageur dans une vente en Belgique. À inscrire dans le livre des records.

« L'envie de retrouver au plus vite leurs femelles pousse les pigeons voyageurs à regagner leurs nichoirs à des kilomètres de distance ».


Article écrit par François le lundi 7 février 2011 à 14:11

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