La guerre des pigeons est déclarée dans le village

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Les tireurs étaient embusqués sur l'ancien chemin de ronde d'Amou. Photo Nicolas le lièvre.
Suite aux plaintes des habitants du bourg chalossais, l'Association communale de chasse agréée a organisé hier après-midi un tir sur les oiseaux qui salissent les maisons.

A mou, commune du sud des Landes, compte un peu plus de 1 600 âmes et quelque 300 à 400 pigeons. Enfin, depuis hier après-midi il en reste un peu moins, puisqu'après décision du maire, l'Association communale de chasse agréée a procédé à une battue. Battue au chevreuil, dans les Landes, on connaît. Au sanglier aussi, vu le nombre croissant de ces mammifères qui dévorent les cultures. Mais une battue aux pigeons, c'est assez nouveau.

« C'est à la suite de nombreuses demandes des habitants du bourg, explique le maire Jean-Jacques Darmaillacq. Tous ces oiseaux nichent sous les toits, et font des dégradations de plus en plus importantes dans les greniers, sous les combles, aux balcons, fenêtres, cheminées. Et nous avons pensé que le plus simple, si les chasseurs étaient d'accord, était de les pourchasser en les tirant au fusil. »

Quelques pétards de fête

Le principe est simple. On envoie deux ou trois personnes au centre du bourg, qui allument aux endroits les plus stratégiques quelques pétards de fête, afin de faire décoller les volatiles. Une trentaine de tireurs sont postés aux abords immédiats, sur l'ancien chemin de ronde, pour les attendre. Et c'est lorsqu'ils passent au-dessus d'eux, en direction des bois et des champs environnants, qu'ils peuvent les canarder.

Au coup de cor donné par le président, les premiers pétards sont envoyés. Plusieurs vols décollent alors depuis les maisons autour de la mairie, où ils nichent majoritairement, et s'égaillent un peu dans toutes les directions. Immédiatement, l'air résonne de plusieurs coups de fusil qui se renvoient l'écho d'un bord du village à l'autre. Quelques volatiles sont pris dans la nasse, mais les plumes ont majoritairement emmené leurs propriétaires à l'abri. Et maintenant qu'ils ont compris la man½uvre, même si ce sont de braves pigeons ramiers, ils ne se sont pas si bêtes pour être pris deux fois dans le même piège. D'autant que chacun des tireurs est très visible avec sur la tête sa casquette orange, obligatoire pour toute battue. Même si on ne tire pas sur des animaux au sol, il n'est pas question de déroger à la règle. Question de sécurité.

Pendant que les enfants courent dans les champs ramasser les bêtes abattues (ça fera quand même des bons salmis), il faut recommencer la même man½uvre, plusieurs fois de suite, pour tenter d'améliorer le tableau de chasse. Car ce n'est pas toujours facile de faire mouche en respectant à la lettre la réglementation : ne pas tirer à moins de 150 mètres de toute habitation. Mais en gros, la règle est respectée, et puis les Amollois ne vont pas se plaindre. Ce sont eux qui ont demandé que la municipalité agisse.

Le président de l'association de chasse, Robert Dauga, a choisi d'attendre jusqu'à la tombée de la nuit, mise à profit par les animaux pour retourner nicher. Là, on est sûr de tous les voir passer. Une astuce efficace, puisqu'à l'arrivée, on compte une quarantaine de pièces. En estimant qu'une dizaine a été perdue, et en rajoutant ce total aux 60 prises de la première battue organisée en décembre dernier, on dépasse ainsi la centaine de pigeons éliminés. Il y a encore du boulot, mais une troisième battue est prévue pour le mois de février. On fera les comptes définitifs après.

Pau · Pyrénées-Atlantiques


Article écrit par François le dimanche 9 janvier 2011 à 08:55

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