Le temps des biberons chez les pigeons

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Jean-Chistophe Reversé (au centre), Stéphane Rogez (à droite) et Henri Lelong qui tient dans la main un pigeonneau âgé de six jours.

Pour le club colombophile de Toufflers - l'un des plus importants de l'arrondissement de Lille - la période hivernale rime avec reproduction des pigeons.


Un étonnant animal à la fois courageux, fidèle et diablement doué en orientation.

GILLES MARCHAL email anti-spam
Si le Nord - Pas-de-Calais recense encore la moitié des colombophiles de France (ici on dit « coulonneux »), la grande époque des courses de pigeons est belle et bien révolue. Il ne reste plus que quelques « sociétés » dans l'arrondissement de Lille. Dont Les Amis Réunis de Toufflers, l'une des plus dynamiques elle recense une cinquantaine de membres. « Par rapport aux Belges ou aux Allemands, on est des bricoleux », confie gaiement Henri Lelong, une figure locale de la colombophilie. L'homme élève et fait courir des pigeons depuis 60 ans. « On s'amuse bien quand même mais il n'y a plus de relève, la moitié des colombophiles ont plus de 60 ans, c'est dommage. » Le phénomène tire peut être sa source dans l'évolution des loisirs, la multiplication des vacances... car l'entretien du pigeonnier exige d'être présent toute l'année. « Avant je connaissais des colombophiles qui dormaient dans leur pigeonnier. Moi-même je n'ai jamais pris de vacances », livre Henri qui, on l'aura compris, voue une véritable passion au pigeon. Un animal commun mais qui, à y regarder de plus près, est tout à fait époustouflant.


Actuellement c'est la période de la reproduction. Les oeufs ont déjà éclos et les petits n'ont que quelques jours ou quelques semaines. Ils sont presque nus et dépendent totalement de leurs parents qui se relaient pour les protéger et de l'éleveur qui fournit les graines et l'eau en abondance.
Mais d'ici le printemps et le début des concours, leur poids aura été multiplié par dix et ils auront acquis les capacités nécessaires à retrouver leur pigeonnier où qu'ils soient (voir ci-dessous). Mais ce qui émeut les colombophiles, c'est le courage et l'obstination dont font preuve les pigeons.
« J'ai déjà vu un pigeon revenir sans pattes, le sang coulait », affirme Stéphane Rogez, le vice-président des Amis Réunis.
« Certains rentrent 3 ou 4 jours plus tard en faisant de petits smiley sbonds.gif , de toit en toit, avec une aile cassée. Ils feraient tout pour rentrer.
Ils sont très courageux et très intelligents », confirme le président J.-C. Reversé. La plupart des pigeons blessés sont victimes des fils électriques et des haubans d'antennes de télévision qu'ils ne parviennent pas à repérer. C'est pourquoi des « ressorts » sont installés ici ou là sur le réseau électrique. Ils permettent aux volatiles de mieux repérer les obstacles.
Un petit conseil si vous trouver un pigeon voyageur égaré : donnez-lui de l'eau et du grain (blé, maïs, petites graines, etc. Ou, à défaut, des petits pois ou du riz). Essayez d'éviter le pain qui provoque souvent des problèmes intestinaux. Bien abreuvé, bien nourri et reposé, il devrait pouvoir repartir le lendemain de bonne heure s'il fait beau.w




Publié le vendredi 08 janvier 2010 à 06h00 sur nord éclair


Article écrit par Thierry le vendredi 8 janvier 2010 à 12:24

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