Sous le rÚgne des pigeons

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Le manoir d'Ango près de Dieppe a fait bombance (photos Stéphanie Jaume)
COLOMBIERS Ceux qui ont été réhabilités se dressent encore dans certaines cours de fermes et de manoirs, éléments d'un patrimoine rural typiquement cauchois contesté à la Révolution.

Les colombiers ou pigeonniers sont d’origine fĂ©odale et destinĂ©s Ă  Ă©lever des pigeons qui produisent un excellent engrais. Le nombre de boulins ou nichoirs, les petites cases oĂą sont logĂ©s les oiseaux Ă  l’intĂ©rieur de l’Ă©difice, indiquent leur importance. C’est Ă  la RĂ©volution en France qu’a commencĂ© leur dĂ©clin.

En Normandie comme en Bretagne ils Ă©taient un privilège rĂ©servĂ© Ă  la noblesse ou au clergĂ© dont la suppression fut demandĂ©e dans les cahiers de dolĂ©ances et entĂ©rinĂ©e en 1789. Les pigeons Ă©taient souvent Ă  l’origine de nuisances dans les champs, bĂŞte noire des cultivateurs.

On trouvait en gĂ©nĂ©ral un colombier au c½ur du clos masure, cette ferme typiquement cauchoise dont les bâtiments sont protĂ©gĂ©s par de hautes haies d’arbres. Les colombiers ou pigeonniers sont de formes variĂ©es en fonction des secteurs: plutĂ´t ronds vers Le Havre, carrĂ©s sur Dieppe, octogonaux en pays de Caux. On regarde aussi la taille et le style du colombier pour preuve de l’opulence de celui qui le possède. Certains seigneurs n’hĂ©sitent pas Ă  faire graver dessus leurs armoiries.
La Normandie en a vu disparaître un grand nombre mais de très beaux «spécimens» ont été réhabilités. Certains sont même classés monuments historiques comme à Boos près de Rouen. Quelques rares exemplaires ont conservé un toit de chaume comme à Héricourt-en-Caux. Certains sont polychromes, mêlant différents matériaux: le grès, le silex, la brique...
V.B.


Article écrit par François le mardi 18 août 2009 à 13:35

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