Il y a 5 heures PARIS (AFP) — La saison s'annonce bonne pour les chasseurs, qui craignent cependant de devoir régler une facture de plus en plus lourde pour indemniser les agriculteurs des ravages provoqués dans les cultures par le sanglier, leur gibier favori. "La saison s'annonce bonne tous gibiers confondus", a estimé mardi le président de la Fédération nationale de la chasse (FNC), Charles-Henri de Ponchalon lors de sa conférence de presse de rentrée. La saison de chasse s'ouvre le 14 septembre dans le sud et le 28 dans le nord. Le lapin, "gibier de base du chasseur", revient en force. Le liÚvre également. "Les cas de myxomatoses semblent plus localisés et ses effets moins virulents", note la FNC. Le lapin "pululle dans les aéroports et les rond-points des routes", a commenté le président de cette fédération. Le pigeon ramier ou palombe, "s'est beaucoup développé, probablement en raison de l'extension des cultures de maïs" et est devenu un volatile trÚs recherché par les chasseurs, a-t-il indiqué. Le faisan a été réimplanté avec succÚs dans de nombreuses régions, grâce à des élevages dans des voliÚres à ciel ouvert lui permettant de reprendre sa liberté facilement à l'âge adulte. En revanche, le froid et les fortes pluies de mai et juin ont mis à mal les couvées de perdrix grise et de perdrix rouge. Parmi le grand gibier, le chevreuil est abondant. Il a bénéficié de la météo pluvieuse du printemps. Car, a expliqué M. de Ponchalon, "le chevreuil met bas dans les prairies de fauche et beaucoup de faons, à peine nés, sont tués par les machines à l'époque des foins". Et cette année, le retard de la période de fauche, dû aux mauvaises conditions climatiques, a été salutaire pour nombre d'entre eux. L'aire de répartition du cerf, semble en extension, tandis que le sanglier "gibier mythique des chasseurs", prolifére. Les chasseurs devront en "faire des prélÚvement plus importants" pour tenter d'en réguler les populations, a indiqué M. de Ponchalon. Faute de quoi, ils ne pourront plus continuer à assumer le paiement des indemnités dues aux agriculteurs pour compenser les dégâts causés par le gibier. "Nous craignons une hausse des dégâts à indemniser alors que le nombre des chasseurs n'est pas en augmentation", a déclaré le président de la FNC. Pour la fédération, la facture à régler aux agriculteurs s'est élevée à 23,5 millions d'euros pour la saison 2006/2007. Ce sont les sangliers qui causent l'essentiel (83%) des dégâts aux cultures, loin devant les cerfs (12%) et autres cervidés. Et avec la hausse des prix des céréales, la note risque de s'alourdir alors qu'au contraire, le nombre de chasseurs continue de baisser. "Nous enregistrons une diminution de 2% par an, à 1,35 million d'adhérents pour la saison 2006/2007 contre 1,36 million en 2005/2006" (derniers chiffres connus), a précisé le président de la FNC. Il a expliqué cette évolution par "une urbanisation plus importante et une palette d'activités sportives ou ludiques plus ouverte pour les jeunes". Désireuse de redorer l'image des chasseurs, la FNC a fait état d'un sondage montrant que 53% des moins de 30 ans ont une "bonne opinion" sur la chasse (sondage CSA réalisé en mai 2008 auprÚs d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de plus de 18 ans). Reste un point noir : les victimes d'accident de chasse. "Nous devons améliorer encore la sécurité", a souligné M. de Ponchalon, précisant que la chasse avait fait 15 morts en 2007 contre 25 en 2006.