FONTENAY-SOUS-BOIS.Les pigeons sous l\'oeil des scientifique

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Comment mieux cohabiter en ville avec ces volatiles souvent qualifiés de nuisibles. C\'est l\'objectif d\'une expérience pilote pendant trois ans.

LE PIGEON n\'est plus l\'ami des citadins. Il est même devenu nuisible aux yeux des habitants de plus en plus nombreux à solliciter les maires pour limiter sa présence. Et certains vont jusqu\'à utiliser des moyens radicaux comme des campagnes de captures suivies d\'euthanasie.

A Fontenay-sous-Bois, Aerho (Association espaces de rencontres entre les hommes et les oiseaux), un réseau d\'experts animaliers, préfère gérer les populations. La municipalité est d\'ailleurs devenue pilote en région parisienne pour une étude scientifique sur le comportement des volatiles.

Une somme de 500 000 € a été débloquée par l\'Agence nationale de la recherche, la région Ile-de-France, le CNRS et le conseil général de Seine-Saint-Denis.

L\'association et ses partenaires* se donnent trois ans pour trouver des outils de gestion permettant à l\'homme de mieux cohabiter avec cet animal. Il s\'agit notamment d\'examiner la biologie des populations, la génétique mais également d\'identifier les facteurs qui influencent la vie des pigeons.

« Autrefois, les pigeons étaient appréciés »

« C\'est la concentration qui pose problème, confie Catherine Dehay, de l\'association Aerho. Mais il ne faut pas oublier que c\'est la ville qui a empiété sur leur domaine. Autrefois, les pigeons étaient appréciés. Leur fiente servait d\'engrais naturel. Aujourd\'hui, on les accuse de tout salir. »

A Fontenay, Catherine Dehay surveille de près les trois pigeonniers installés pour les besoins de l\'étude et répartis en divers quartiers de la ville. Ils peuvent héberger environ 400 volatiles. Une mission identique est menée à Pantin et Montreuil (Seine-Saint-Denis) ainsi qu\'à Suresnes (Hauts-de-Seine). Chaque oiseau a été pesé, des analyses de sang ont permis de déterminer le sexe et de cibler d\'éventuelles maladies. Les locataires sont photographiés, identifiés et bagués.

« Le pigeonnier ne résout pas tous les problèmes mais il permet de suivre l\'état sanitaire de l\'animal. Nous passons une fois par semaine pour les nourrir et vérifier que tout va bien », souligne Catherine Dehay. La régulation des populations est aussi un des objectifs de l\'étude. A l\'heure actuelle, pour limiter la prolifération, les oeufs sont en partie ramassés et remplacés par des oeufs factices. « Dans dix ans, 80 % de la population française sera urbaine, conclut Catherine Dehay. Il faut que nous apprenions à vivre avec les pigeons. »

* Les partenaires sont le CNRS (le laboratoire d\'écologie de l\'université de Paris-Sud et le centre de recherches sur la biologie des populations d\'oiseaux du Muséum d\'histoire naturelle) et la Ligue de protection des oiseaux (LPO).


Article écrit par François le mercredi 5 mars 2008 à 07:19

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